"Tu veux rester à ses côtés. Maintenant tu n'as plus peur de voyager "
Claire cherche encore l'impulsion qui l'amènera à vivre plus sereinement, à vivre tout court. Mieux que la nuit, dans le casino où elle échoue avec ses amis et où elle rencontre Thomas pour leur échapper quand ils deviennent trop collant. L'impulsion, elle ne vient pas si facilement, pas même avec Thomas, ni dans l'eau de la piscine où elle donne du fil à retorde à son entraîneur... Claire brillera, discrètement, d'un sourire. La fragilité occupe toute sa personne, entière, totale mais aussi la force d'un caractère complexe et boudeur qui pourtant ne demande qu'à rire.
Maurice, son grand-père, lui aussi cherche à se libérer d'un poids, celui d'une mystérieuse Suzanne dont il ne reste qu'une tombe. Il cherche le réconfort auprès d'un accent russe mais le rejette bien vite. Sa petite fille, il la voudrait complice, il l'a fougueuse et absente.
Ces deux là ne le savent pas encore mais c'est l'un vers l'autre qu'ils devront se tourner pour trouver l'impulsion, en quelques mots seulement, libérateurs.
Le film est lent, il revient sur un temps suspendu, sur deux vies en parallèles (on revit d'ailleurs la même scène deux fois). Il y a des longueurs dans ce film mais ce sont celles de l'attente, de la vieillesse et de la jeunesse contemplative. Ce sont celles d'une caméra qui colle à ces personnages comme une seconde peau, dans les moments même les plus intimes.
Michel Picolli et Pauline Etienne donnent à leur personnages sagesse et grâce, pour notre plus grand bonheur, ce sont eux les deux perles rares de ce film suspendu dans un hors temps ...