L'armageddon sexuel
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Picha c'est du plaisir coupable. C'est le dessin animé d'une époque révolue où tout était permis et l'où on ne s'embarrassait aucunement des conventions morales que l'on faisait voler en éclat. Malheureusement, les choses ont bien changé de nos jours avec le politiquement correct et la bien-pensance qui infestent, tels des métastases, tous les champs possibles et inimaginables de notre civilisation. Il ne fait aucun doute que sortir "Le Big Bang" en 2021 exposerait son auteur à la haine des enragés des réseaux sociaux. Peut-on s'en étonner puisque Picha c'est du borderline, le culte de l'obscénité assumée et du second degré poussé dans ses plus profonds retranchements, soit cette chose qui se perd car certains n'ont pas les capacités intellectuelles pour faire la différence entre premier et second degré.
On comprendra les critiques circonspectes sur cet exercice de style aussi douteux que jubilatoire pour qui se prendra ou non au jeu. L'erreur serait toutefois de n'y voir qu'un bête étalage de sexisme bateau digne des poivrots d'un bistrot puant la bière bon marché. Picha rigole, non sans une pointe d'accusation, la faculté avec laquelle l'humanité peut s'auto-détruire sous couvert de patriotisme, de paranoïa du nucléaire et pourquoi pas de bravoure. Scellant son destin dans une population marquée par les retombées radioactives, elle n'en a pas oublié ses fondamentaux belliqueux qui inquiètent les puissances galactiques désireuses de mettre un terme à tout ce foutu bordel grâce à Fred, un éboueur crasseux aussi con qu'un pied de chaise, obsédé et infidèle de surcroît. C'est du Picha tout craché.
"Le Big Bang" nous entraîne dans une aventure rocambolesque à base de robots Hitler, de femmes sexuellement frustrées, de bombes nichons, d'homosexualité tourné en ridicule et de quelques giclées de sang dans des scènes de batailles surréalistes d'inventivité, jouant sur les clichés. D'un côté la femme qui a peur des souris et devient une golmon en présence d'un bébé. De l'autre l'homme toujours partant pour se bourrer la gueule et avoir une haleine de goudron (merci la clope sans-filtre). Plus qu'un conflit atomique, c'est une guerre des sexes qui a lieu pour arriver à la réconciliation. C'est un sexisme davantage jovial, moqueur, taquin, plutôt qu'un réservoir de haine misogyne. Finalement, l'homme comme la femme ne peuvent se passer d'autrui. "Le Big Bang" est une petite note de légèreté piquante et irrévérencieuse qu'il conviendra de prendre pour ce qu'il est : un délire qui nécessitera une grosse dose de second degré.
Créée
le 17 nov. 2021
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