En matière de gâchis, le XXIème siècle n'aura rien eu à envier à ses prédécesseurs. Ça n'a jamais dérangé personne de pratiquer la politique de la terre brûlée, encore moins de piller les ressources des terrains conquis, pour ne pas parler du fait de foutre tout bonnement en l'air la nourriture dont une partie de l'humanité manque si cruellement. Aujourd'hui, les moyens modernes nous donnent l'occasion de pousser ces logiques délétères à un niveau de nuisance encore supérieur. On se demande si ça va s'arrêter un jour. Avant, on se demandait si ça pouvait encore empirer avant de s'arranger... On est à deux doigts de devoir renoncer à pouvoir penser voir les choses s'arranger jamais. Ou alors il faut arrêter de regarder ce type de documentaire, ce qui revient à mener une politique de l'autruche hautement discutable. Croire aux vertus de l'éducation s'annonce de plus en plus compliqué, à l'heure où quasiment la moitié de l'humanité vit dans des régimes autoritaires, qui, précisément, font de l'éducation l'instrument de leur mainmise et où le reste des élèves croit sortir grandi du sabotage systématique de l'enseignement de ses professeurs. Bref, on n'a pas le cul sorti des ronces. Je fais mes petits calculs : il y a quelques années, on estimait qu'avec un peu plus de 50 milliards de dollars, on pouvait éradiquer la faim dans le monde. La Grande Bretagne a donné 9 milliards pour soutenir l'Ukraine, l'Allemagne 8 et la France 3, depuis hier soir. Avec cet argent, qui va participer malgré lui à l'entreprise de destruction intensive initiée par un dictateur dont le peuple subit docilement la coupe, on aurait été quasiment déjà à la moitié du chemin. Mais non, on continue à préférer la concurrence à la coopération, encore et toujours, et à dilapider les revenus dans des entreprises qui amoindrissent nos ressources. C'est folie, évidemment. Mais qui se sent de taille à enrayer cette logique de fous furieux, décortiquée brillamment dans ce documentaire salutaire mais désespérant ?