Les acteurs sont l’élément essentiel du film de Lelouch, ce n'est presque que le seul intérêt de ce film. Le style si cher au réalisateur de laisser une part d'improvisation aux comédiens est autant bénéfique qu'il ne pénalise le récit par instants. Laisser libre Dutronc fait que l'on retrouve sa façon d'être, son œil amusé est constamment présent à l'écran. Il intervient aussi dans les scènes et surprend ses partenaires de jeu avec son humour toujours juste est à propos. On s'amuse à suivre les aventures de ces sympathiques personnages, et il faut bien reconnaitre que cela est dû en grande partie grâce à l’humeur que véhicule Dutronc. Le fond du film lui n'est pas mauvais, le Lelouch parle de la guerre et de ceux qui sont pris dans la tourmente. Les petits comme les gros tentent de sortir leur épingle du jeu, et pour s'en sortir il faut choisir son camp. Être avec ou contre, voilà le propos du film. La caméra à l'épaule qui suit les acteurs au plus près, n'aide pas à croire en la période. Et le choix esthétique de l'image sépia ressemble certes à une vieille photo, mais sûrement pas aux films d'époque. Le réalisateur n'hésite pas aussi à arranger les scènes pour que les personnages ne disparaissent pas. Car lors de l'arrestation du chef de la résistance sur le quai de gare, les policiers et des soldats allemands attendent sur le quai de l'interpeller. Le train étant arrivé au terminus tous les voyageurs descendent y compris le fameux résistant. Prévenu alors par Villeret sur le quai de gare, l'homme remonte dans le train suivit par Villeret. Quand des soldats et des policiers scrutent le moindre visage et le moindre mouvement suspect, il est difficile de croire que deux hommes qui remontent dans un train arrivent à passer inaperçu. Surtout qu'à ce moment plus personne ne monte et encore moins ne descend du train. On sent également un flottement dans les scènes qui est le résultat de l’improvisation.