Considéré comme le film du cinéma sud-coréen le plus cher de l’histoire du cinéma, Le bon, la Brute et le Cinglé a connu un succès phénoménal en Corée du sud. Passionné du genre western et de Sergio Leone, le réalisateur Kim Jee-woon s’est emparé du scénario du long-métrage culte Le Bon, la Brute et le Truand, ainsi que celui des autres films de la trilogie des dollars, pour en faire une production à sa propre vision, dans un ton plus moderne et dans une ambiance plus asiatique. On savait bien qu’il n’allait pas pouvoir surpasser le magistral Sergio Leone. De toute manière, il ne pouvait pas le faire car l’environnement asiatique et celui des États-Unis sont deux mondes qui se distinguent énormément par leur culture et leur coutume. De plus, le réalisateur a plus misé sur l’humour, sur la dinguerie et sur l’action contrairement à Sergio Leone qui était plus concentré sur la construction des personnages et l’enchaînement des situations. Il n’avait donc pas de comparaisons à faire entre les deux productions, même si certaines scènes ont été reprises du film d’origine comme le duel mythique à trois ou les tirs répétés sur un chapeau.
Seuls les personnages principaux sont joués d’une manière assez similaire à ceux du film de Sergio Leone. Lee Byung-hun a une parfaite allure d’assassin, il tue ses victimes avec bien plus de cruauté que Lee Van Cleef. Jeong Woo-seong joue plus sur la discrétion et sur le professionnalisme, il attaque là où on n’attend le moins, comme notre cher Clint Eastwood. Song Kang-ho campe le rôle d’un imbécile heureux, c’est un petit profiteur maladroit et pas très malin, de quoi bien faire amuser la galerie. Un trio de personnages bien mené, se confrontant sans arrêt, tout en foutant le foutoir là où ils passent. Contrairement aux film de Sergio Leone, le rythme est réglé à une vitesse plus rapide. Les fusillades se déroulent devant une caméra judicieusement bien utilisée en fonction de l’environnement, les meurtres sont exécutés plus sauvagement et chaque personnage du trio progresse plus ou moins seul. J’ai apprécié particulièrement les décors asiatiques bien montés, donnant presque une apparence similaire aux décors de certains grands westerns.
Quant aux scènes d’actions, elles sont très divertissantes, amusantes et incroyablement jouissives, bourrées de cascades apportant bien du punch, avec quelques accompagnements musicaux bien sélectionnés comme le célèbre morceau Don't Let Me Be Misunderstood de Santa Esméralda, en pleine grosse course-poursuite en bagnoles, sur un lieu désertique. On note malheureusement quelques défauts de transition de scènes, particulièrement entre les scène de dialogues et les scènes mouvementées et quelques longueurs mais le coté délirant et l'humour décomplexé de ce cocktail explosif compensent largement ces maladresses. C’est un film Eastern qui se regarde sans la moindre prise de tête, un spectacle d'une grande détente. 7/10
C’est drôle non. On sait tous pertinemment qu’on va mourir un jour ou l’autre, et pourtant on vit comme si on était immortel. C’est quand même trop drôle.