Voir le Bon, la Brute et le Truand dans ma chambre avait été une révélation quand j’avais compris à quel point ce film est un chef d’œuvre absolu.
J’allais donc pas rater l’occasion de le voir sur grand écran au festival d’Angers, pas vrai ?
Et je peux vous dire, que voir le Bon, le Brute et le Truand au cinéma… C’EST ENORME !!!
Alors, bon, on va commencer par citer les défauts…
J’en trouve pas. Je pourrai dire que le film dure trois heures et que c’est long mais le film est tellement génial que le temps passe très vite.
Maintenant, nous allons voir en quoi le Bon la Brute et le Truand est un des meilleurs films de tous les temps.
Il y a une chose qui me sidère quand je vois ce film, c’est à quel point Sergio Leone prend tout son temps. Quand un personnage arrive dans une ville, on ne va pas le voir tout de suite dans la ville, on va voir l’horizon, une silhouette, puis le personnage. Et tout ce temps prit, c’est pour une chose : les yeux. Voilà donc ce que j’adore dans ce film, c’est l’importance des regards des personnages. Ces regards sont révélateurs des pensées des personnages et de leur propre nature. Et il fallait des acteurs légendaires pour incarner ces personnages de cette manière. Clint Eastwood, Lee Van Cliff, Eli Wallach, ces trois acteurs sont parfaits dans leurs rôles. Eastwood est froid et on sait peu de choses de lui, et le fait qu’il soit le Bon est carrément paradoxal, Cliff est terrifiant et très énigmatique aussi, et Wallach incarne une véritable crapule auquel on s’attache car c’est de lui qu’on connaît le plus de choses (famille, émotions).
C’est donc ça, le Bon, la Brute et le Truand, trois crapules, tout aussi égoïstes les uns que les autres, témoins de la débilité de la guerre qui fait des ravages pour rien. Les personnages suivent un périple dans les USA en pleine guerre, et se retrouvent embarqués chacun à sa manière dans cette guerre. Le film tourne très clairement autour de la mort et n’hésite pas à être violent pour renforcer la terreur de cette guerre. On pourrait aussi diviser l’intrigue en plusieurs actes où les personnages se retrouvent dans des situations de plus en plus instables, tel un crescendo dans la violence.
Et malgré son ton très sombre qui ne fait parler que de la mort, le film garde un ton très léger qui le rend très divertissant et agréable à regarder. C’est d’ailleurs pour ça qu’on aime tant Wallach dans le rôle de Tuco le Truand, il est drôle, il fait des gaffes, et ça le rend attachant.
Ainsi, le film est excellent sur toute sa durée, malgré ses longs moments de silence. Ce crescendo de la violence, cette quête d’or, ce voyage parmi les morts, ne mènent qu’à un lieu, un seul, un cimetière, la mort. C’est tellement bien trouvé et tellement bien amené que cette séquence finale : « Sad Hill », est probablement l’une des séquences les plus marquantes du cinéma. Le terrain rappel de nombreux endroits dans le film (le cercle au tout début où la Brute vient voir une famille, ou encore les tombes qui rappellent les innombrables cadavres). Et c’est donc là, que le film trouve son paroxysme, dans cette séquence finale. Où la caméra s’emballe, où la musique trouve tout son intensité, où les regards des personnages révèlent leur véritable nature. Ils ont beau être des crapules, c’est trois personnages reste des hommes, des humains. Et le combat final est tout bonnement parfait. Ce sont des hommes qui se regardent, qui se disent des choses par le regard. Ça dure cinq minutes, mais c’est captivant, parce que Leone a cette manière de cadrer ses plans, cette manière de jouer sur les détails, chaque geste, chaque regard qui pourrait être le dernier a une signification particulière : la peur ? La détermination ? La compréhension ?
Soudain, la mort frappe et rideau. Tout s’achève en l’espace d’un coup de feu, celui qui clôt cette effroyable guerre, celle de trois hommes, qui ne se battent que pour l’argent.
La scène finale se réserve le droit de nous faire rire, même si elle reste tout de même assez macabre. Comme l’ensemble du film, en fin de compte. C’est macabre, c’est triste, le monde est poussiéreux, les personnages sont sales, ça ne parle que de morts, mais on s’éclate.
Leone est un génie, le Bon la Brute et le Truand est son chef d’œuvre ultime.