Un western à deux vitesses.
La plus grande force des westerns de Leone, et en particulier Le Bon, la Brute et le Truand et Il était une fois dans l'Ouest, c'est d'avoir inséré de la lenteur là où ça ne paraissait pas évident. Pire : ça paraissait étrange.
C'est vrai que dans le western, on peut se dire que tout doit aller vite, à l'image des fusillades, des explosions. La cible d'une balle de revolver a peu de temps pour fuir, on en convient.
Les scènes de fusillade, surtout quand on a Clint Eastwood dedans, ça dure rarement très longtemps.
Pour contraster cela, Leone s'est dit qu'il allait mettre de la lenteur autour des fusillades, et notamment avant celles-ci. Gros plans sur les visages en sueur et sur les revolvers dans leur holster pendant de longues minutes.
Et puis boum, quelques tirs, et c'est fini.
La lenteur apporte deux choses énormes dans les westerns de Leone selon moi. Tout d'abord, la tension. Dans le duel final de LBLBLT, on ressent cette tension énorme que les personnages ressentent, cette pression qui pèse. Le fait que la scène soit étirée, ainsi que la musique et les gros plans, participent énormément à cette tension.
La seconde chose, c'est la mise en valeur des fusillades. Cet instant éphémère prend une autre dimension lorsqu'il est précédé par d'intenses minutes où les personnages, immobiles, se regardent, se jaugent.
Et c'est ça qui est très fort je trouve. Avoir réussi à mettre en valeur des passages fugaces qui sont, a priori, destinés à l'oubli. Pourtant, ce duel final, tout le monde le retient. Tout le monde le connaît.
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