S'il ne doit en rester qu'un.
1ère critique = obligatoirement du consistant.
Qui n'a pas vu ce joyau n'a pas vu de western.
J'ai vu ce film pour la première fois en 84 ou 85 en VHS dans le salon du bar-hôtel-resto que tenaient mes parents à l'époque. Après approximativement 603 visionnages (ça ne fait qu'une vingtaine de fois par an, pas de quoi fouetter un chat), la conclusion ne varie pas d'un poil: putain qu'il est bon ce foutu film!
Une histoire à dormir debout: Trois pélucres qui courrent après 200 000 $ en pleine guerre de sécession, ils ont chacun un morceau du puzzle pour retrouver le magot, seul problème, ils sont hônnetes comme des billets de 3 dollars, impossible pour chacun d'avoir confiance en les deux autres, bref, ils sont pratiquement drawing dead mais ils ne lâchent pas l'affaire.
Un décor des plus dépouillé (filmé dans la pampa espagnole) qui a des airs de frigo d'anorexique.
Une musique omniprésente, universelle et éternelle (Ennio Morricone) qui me fait lever les poils des bras : le cri difforme d'un coyote en rût qui se fait levreter par Beep-Beep (parmi les sonneries de portable les plus téléchargée, que bien sûr, j'ai eu à une époque).
Des dialogues d'une truculence inégalée qui tombent toujours nickel et avec une VF tenant vraiment la piste qui rappelle inévitablement Audiard: "Dis donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars ? Oui… mais toi tu n’as pas la tête de celui qui les encaissera…".
Et le meilleur, les personnages! Voilà la triplette de déglingos:
Le Bon, Blondin (Clint Eastwood, mon idole), celui qu'on voudrait être, le gars avec un cigarillo plus court que le coffre d'une Smart et avec un poncho plus crade que que les chiottes de Trainspotting... Malgré ça il a une classe de ouf Blondin: "Tu vois, le monde se divise en deux catégories… ceux qui ont le pistolet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses".
Le Truand, Tuco (Elie Wallach, RIP), le plus attachant, c'est le gars plus dégueulasse que le poncho de Blondin, qui prends son bain tout habillé avec le flingue sous l'eau, c'est dire la confiance qu'il a en l'avenir, et pourtant, paradoxalement, il a l'air d'y croire à son projet.
Enfin, La Brute, Sentenza (Lee Van Cleef), celui qu'on veut voir crever dans la souffrance, il est pratiquement aussi effrayant que le combo Van Bommel / Emile Louis, avec le look qui obtiendrait les suffrages de Cristina Cordula : "Je suis un créancier très patient. Quand le moment est venu, je me fais payer, quoiqu'il arrive".
148 minutes d'extase!
Je ne suis absolument pas objectif et je mérite toutes vos insultes (même les plus sales) si vous n'êtes pas d'accord avec moi, mais je m'en branle.
Je pense que Sergio était fou, j'adore cette idée.
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