Trois fines gâchettes: Blondin dit le bon (Clint Eastwood), Tuco dit le truand (Eli Wallach) et Sentenza dit la brute (Lee Van Cleef). Ces 3 hommes sont à la recherche d'une fortune enterrée dans un cimetière et sont prêts à tout pour le trouver...
"Le bon, la brute et le truand" est le dernier volet de la trilogie Dollars.
Au fur et à mesure des films l'ambition de Leone grandit en même temps que la durée de ses films. "Pour une poignée de dollars" durait environ 1h40, "Et pour quelques dollars de plus" environ 2h10 et "Le bon, la brute et le truand" frôle les 3 heures!
Et pourtant on ne voit pas le temps passer parce que les scénarios de ses films sont de plus en plus complexes. Et les personnages de plus en plus écrits. Les 20 premières minutes nous présentent à tour de rôle les 3 protagonistes. Le bon, Blondin, est un personnage laconique, malin et excellent tireur. Malgré son surnom il n'est pas si honnête que cela. Et c'est d'ailleurs ce qui me plait chez Leone : même les gentils sont ambigus !
La brute, Sentenza, mérite bien son surnom! C'est le plus cruel et violent. Il a en commun avec le bon d'avoir une apparence calme. Et comme lui il est rusé. Leur principale différence est que le bon a plus d'humanité comme on le voit dans certaines séquences.
Le truand, Tuco, est l'élément comique du film. Il est aussi bon tireur que les 2 autres mais il n'est pas futé. D'ailleurs on le voit dans son association avec le bon au cours de scènes mythiques où Clint Eastwood livre Eli Wallach pour la prime pour ensuite le libérer !
Le film contient de nombreuses scènes cultes comme celle citée juste au dessus: SPOIL la scène du désert où Tuco se venge à sa manière de Blondin, la scène du pont.... Et puis ma scène favorite: le fameux duel à trois. Une scène qui donne des frissons à chaque fois grâce à la mise en scène qui alterne gros plans sur visage, gros plan sur les mains , la musique sublime d' Ennio Morricone et le trio d'acteurs qui arrive à être génial sans parler. Leone a "juste" à se servir de leur charisme, leur "gueule" et leur expression de visage.
Et pour ma première fois Sergio Leone met en toile de fond un fait historique: la guerre de sécession. Et l'on voit grâce à cela l'humanité de leone à travers le personnage de Blondin et ses commentaires. Dans ses prochains films il utilisera également d'autres faits pour renforcer ses scénarios comme la construction des chemins de fer dans ce qui sera son prochain film "Il était une fois dans l'Ouest".
L'interprétation est au top. Le trio fonctionne à merveille avec ses associations et ruptures bref un jeu de manipulation. Le duo Eastwood/Wallach est souvent amusant. Le duo entre Eastwood et Lee Van Cleef fait plaisir à voir même s'il est différent de leur précédente collaboration.
Leone est une fois encore au sommet de son art(il maitrise la lenteur comme personne tout comme les gros plans sur les visages!) tout comme son "meilleur scénariste" Ennio Morricone.
"Le bon, la brute et le truand" fit dès sa sortie un véritable carton: plus de 6 millions d'entrées! Le film est devenu une des grosses références en matière de western au point que certains films de ce genre plus contemporains lui rendent hommage comme "Le bon, la brute et le cinglé" de Kim Jee-Woon.
Il fait parti des films que tout cinéphile doit avoir vu au moins une fois dans sa vie! Chef d'oeuvre!