Ce film ne peut pas se regarder juste comme un western. Parce que ce n'est pas qu'un western. C'est une fresque épique envisagée comme un Péplum à coups de grands angles, C'est un voyage au bout des lunes Leoniennes, une odyssée qui vous refile le virus du cinéma. Et je vais plus loin... S'ajoute au lyrisme baroque des images et de l'inoubliable musique d'Ennio Moricone l'humour et la distance (dont Il était une fois dans l'Ouest était dépourvu par exemple) qui subliment l'ensemble. Ce qui donne par exemple à ce "plan à 3" de fin des airs de veillée funèbre avec le cynisme qui sied en pareilles circonstances. Sorte de commémoration douce-amère d'une fratrie éclatée puis réunie autour d'un funeste festin, dans un cimetière... C'est dire que le Bon, la Brute et le Truand est aussi une immense parabole sur la famille. les 3 héros n'y incarnent-ils pas 3 personnages aussi dissemblables que 3 rejetons sortis d'un même ventre ? Sergio Leone y est allé de son sublime requiem pour 3 têtes brûlées qui sont aussi ces frères ennemis, fâchés à mort et qui se retrouvent contraints et forcés lors d'un enterrement à s'arracher l'héritage. En la matière, c'est souvent le fils préféré qui tire son épingle du jeu. Limpide métaphore.