J'ai vu ça un peu au pif sur Mubi, le film était très bien noté et c'est un peu nul en fait. Ce docu où un mec traverse la France à pieds pour demander aux gens ce qu'est pour eux le bonheur, c'est un peu la vacuité faite film.
Il y a tellement de problèmes, déjà c'est un film-thérapie, je suis sûr que ça fait plein de bien au gars qui l'a fait, mais le spectateur lui s'en fout un peu de ton histoire... il ne montre jamais sa tête, on n'a pas d'empathie particulière pour lui, donc finalement ses déboires, son accident qu'il veut exorciser, comment peut-on s'y intéresser ?
Alors il dira qu'il n'a pas voulu trop se mettre en avant et se concentrer sur les rencontres... peut-être... mais ça ne fonctionne pas beaucoup mieux. Si c'est le cas, pourquoi raconter sa vie ? et surtout les rencontres sont bien trop courtes et banales pour être véritablement intéressantes. Le narrateur en rajoute des caisses pour faire semblant que ça a changé sa vie (alors peut-être que c'est le cas, mais je ne vois pas en quoi trois banalités vont changer sa perception du monde), c'est forcé et finalement j'ai largement préféré le pèlerinage de l'auteur de BD Jason dans Un Norvégien à Compostelle, parce qu'on y voyait justement les "non-rencontres", que c'est dur de tisser des liens...
J'ai l'impression de voir un type qui fait l'apologie de relations éphémères et vides en te vendant ça comme le sens de la vie.
Alors je ne dis pas, parfois la glace se brise et on a quelques réflexions plus touchantes, comme cette petite vieille qui dit que c'était bien du temps de la ferme, lorsque tout le monde habitait ensemble... on sent qu'elle est émue. Tout comme cette grand-mère déçue de sa fille, de comment elle l'a élevé et de sa décision d'être mère célibataire à 18 ans... Durant ces brefs instants quelque chose d'universel passe...
Le reste du temps, comme dit c'est des banalités au kilomètre, on des délires mystiques avec des mecs qui vont te parler d'énergie cosmiques où le narrateur ne va rien trouver à redire, alors qu'il va interrompre une femme juste après qui disait qu'elle ne pense pas qu'on soit sur terre pour le bonheur...
Dans les trucs rigolos qui sont sortis on a : le dénominateur commun c'est d'être, ce à quoi je n'ai pu m'empêcher de rajouter : sauf pour Michael Schumacher... On rigole, on rigole...
Vraiment en voyant ce film je ne peux m'empêcher de penser à Depardon qui va aussi traverser la France, interroger des gens, mais il a autre chose qu'une question métaphysique un peu pourrie sur le bonheur et a donc des réponses concrètes, terre à terre, et paradoxalement plus universelles.
En somme le film échoue dans quasiment tout ce qu'il entreprend et devient vite pénible à regarder, surtout qu'il ne sait pas filmer. Parfois il zoome et on se demande quel est l'intérêt de coller sa caméra comme aux gens... quel est le projet ? faire un documentaire sur les rides et les points noirs des français ? Surtout qu'il n'a pas de trépied, ça tangue...
Il ne témoigne pas de plus de sens de cadrage lorsqu'il filme les décors, c'est trop court, branlant... tout ça pue l'amateurisme et le narcissisme. C'est vraiment pas terrible.