Pour faire un film, il faut une bonne histoire. Nous l'avons.
Pour invraisemblable qu'elle soit, l'histoire de Paul Féval a fait rêver des générations de lecteurs et il n'y a pas de raison que cela ne dure tant qu'il y aura des gens qui savent lire (soyons optimistes).
Avec une botte, un bossu, des assignats et une Aurore, Féval nous entraine par monts et par vaux dans une aventure ou la trahison, la vengeance, l'amour et l'exotisme s'imbriquent derrière les déguisements les chevauchées et les coups d'épée avec dynamisme et humour.
Il y a tout pour plaire.
Heureusement, car Hunebelle prend un ton grandiloquent avec des acteurs pompeux et des musiques fanfaronnantes.
Jean Marais est tout à l'admiration qu'il a de se regarder jouer jusqu'à ce qu'il rencontre la chance dont tout acteur devrait rêver: un rôle dans le rôle. Sans aller jusqu'à l'auto-dérision (faut pas pousser), il se libère lorsque son personnage se déguise en bossu. Il retrouve dans le jeu une partie de l'humour et de la causticité du texte.
Saluons aussi l'exploit de contorsionniste.
Et puis, il ne suffit pas de faire jouer sur un clavecin une partition moyenâgeuse pour en faire une petite musique de chambre.
Heureusement qu'il reste l'histoire.
Je comprends pourquoi Philippe De Broca a ressenti le besoin de revenir sur cette histoire.