Énième buddy movie français, Le Boulet tire sa révérence grâce à une réalisation heureusement dynamique et un joli casting. En effet, le long-métrage est mis en scène par Alain Berbérian (La Cité de la peur, Paparazzi) épaulé de Frédéric Forestier (État d'urgence, téléfilm d'action avec Dolph Lundgren) qui arrivent à insuffler au film une énergie et un savoir-faire qui n'a rien à envier aux productions américaines. Les scènes d'action sont nombreuses et grandiloquentes, en témoignent cette impressionnante course-poursuite dans les rues de Paris qui se boucle sur la destruction d'une grande roue ou encore les nombreuses fusillades du film, filmées avec grâce et professionnalisme.
Le n'importe-quoi est donc de mise pour cette co-production franco-anglaise principalement écrite par Thomas Langmann, que ce soit au niveau des scènes d'action improbables que dans les gags poussifs mais néanmoins plus ou moins drôles (nos deux héros maquillés en Africains par exemple). Le casting présente donc le monolithique Gérard Lanvin et l'exaspérant Benoît Pooelvoorde, formant un tandem improbable sympathique mais pas très folichon. À leurs trousses, l'infatigable José Garcia, l'omniprésent Jean Benguigui et le béninois Djimon Hounsou. De plus, de nombreux cameos viennent s'imposer dans le film comme Gérard Darmon, Michel Crémadès, Jamel Debbouze, Stomy Bugsy, Omar Sy ou encore Nicolas Anelka.
Bref, de situations burlesques en passages tonitruants, le long-métrage s'avère en soi réussi malgré un humour trop souvent pataud digne de notre bonne vieille comédie française et quelques baisses de rythme heureusement sauvées par des scènes d'ores et déjà "cultes" comme cette fameuse danse de José Garcia face à Rossy de Palma. Pas désagréable mais pas non plus extraordinaire, Le Boulet s'avère être toutefois sympathique et nous permet quand même d'avoir une certaine fierté quant à l'avenir des productions françaises face aux géants des États-Unis.