Aldo quitte Philippe Clair pour un autre tres mauvais réalisateur, Christian Gion, afin de faire... de la Clair-ploitation ! Ils commencent avec ce plagiat litteral de Tais-toi quand tu parles. Le résultat etant meme superieur a l'original, ils en feront un autre tout aussi reussi, Pizzaiolo et Mozarel (dans la categorie "gros nanars debiles" bien entendu). Détails ci-dessous.
Realisation: issu de la production rose comme « Les couples du bois de Boulogne », Christian Gion est aussi un specialiste du plagiat (il venait de faire une copie conforme des Sous Doués en Vacances). Il prend donc Tais Toi Quand tu Parles comme victime de sa nouvelle contrefaçon, mais si Philippe Clair est le créateur authentique de cet univers, il aurait été bien difficile de faire pire que lui au niveau de la direction d'acteurs et de la mise en scène! Meme si Gion est certainement l'un des plus mauvais réalisateurs de l'époque, sa realisation reste beaucoup moins brouillonne et chaotique que celle de Clair et son film est plus professionelement produit: les acteurs sont dirigés (ils ne crient pas tous en meme temps, il y a un timing pour chaque replique, et les dialogues ne sont pas tous maladroitement rajoutés a la bande son apres le tournage), les plans sont composés et éclairés comme dans un film normal, et les situations sont mises scene avec un certain QI de realisation.
Scénario: là encore, il n'est pas bien difficile pour Gion d'ecrire une copie plus presentable de Tais-toi quand tu parles en en ameliorant le gribouilli original. Tous les ingrédients de la recette Clair sont repris integralement : Aldo la classe et son style de séduction bon enfant, Aldo qui reve, Aldo et sa mama, Aldo et sa Fiat 500, exotisme filmé réellement sur place, érotisme de bon aloi, humour slapstick, festival de gags retardés, et même les acteurs de second roles sont les memes: c'est du Philippe Clair sans Philippe Clair. Mais justement, sans Philippe Clair, la trame ne peut qu'être plus élaborée, et le comique de situation moins sans queue ni tête.
Aldo Maccione trouve ici le parfait dosage pour son personage : il est maintenant véritablement au sommet de son acte, et une vedette comique légitime des Français.
Quand aux figurantes, elles sont plus sexy que jamais, et Tahiti est largement plus exotique et propice au déshabillage que la Tunisie.
Pour conclure, « Le Bourreau des Cœurs » est un sommet pour Aldo Maccione qui enchantera tous ses fans plus que dans n'importe quel autre film. Ce nanar offre moins d'imagination, d'énergie et de vulgarité qu'un film de Philippe Clair, mais il gagne en unité et en cachet tout en servant les memes imbecilités regressives dans un rythme soutenu.