Le souci d’un film comme Long Arm of the Law II c’est que dès d’entrée, il souffrira de la comparaison avec son prédécesseur. Encore plus parce qu’il est véritablement indépendamment du premier volet. On abandonne ici un travail quasi documentaire prenant un contexte social pour mettre en avant un spectacle de film d’action. De ce fait, nous ne sommes pas dans une « vraie » suite mais devant un film alternatif avec sa réalité alternative, ou bien une espèce de reboot. Ici, les motivations des personnages sont différentes. De pions portés par la misère, on passe à des pions qui se battent pour leur liberté. Il faut accepter le fait que ce film n’a donc rien à voir avec le premier opus, et accepter qu’il s’engage sur des terrains un peu plus « conventionnel ». Je pense, ici aux polars standards qui voient alors le jour sur les écrans hongkongais. Et du coup, éviter le jeu de la comparaison.


Long Arm of the Law II se montre très vite comme un film d’action d’une rare violence. Il en émane des situations qui vont virer au désespoir le plus cru. On entre dans le film d’infiltration avec tout ce que cela incombe : les situations périlleuses, les trahisons et bien entendu la sanction du Milieu par le sang. On pense notamment à cette scène choc d’une décapitation à la masse. On navigue alors dans un Hong Kong des bas-fonds dont la fin du film fera échos. Des habitations vétustes pour une destinée bien crade. L’ambiance est posée. La mise en scène est travaillée. Michael Mak parvient à nous rendre les personnages sympathiques dans cette volonté de pouvoir vivre librement, et accéder à des sentiments comme l’amour qui était jusqu’alors un simulacre (le restera-t-il ?). Les acteurs font corps avec leur personnage. On appréciera tout particulièrement la prestation d’Elvis Tsui qui impose un charisme sans pareil.


Polar désespéré au rythme soutenu, Long Arm of the Law II s’impose comme un morceau de cinéma haletant, une tragédie humaine cadencée par le bruit des armes à feu.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/08/12/long-arm-of-the-law-2-1987-michael-mak-avis-review/)

IllitchD
7
Écrit par

Créée

le 6 sept. 2013

Critique lue 530 fois

4 j'aime

IllitchD

Écrit par

Critique lue 530 fois

4

D'autres avis sur Le Bras armé de la Loi 2

Le Bras armé de la Loi 2
oso
8

Vous reprendrez bien un peu de rat

3 ans après la sortie du sec et définitif Le bras armé de la loi, les frères Mak remettent le couvert avec ce second opus qui en est davantage une variation qu'une véritable suite. Même lieu, même...

Par

le 8 juil. 2014

3 j'aime

Le Bras armé de la Loi 2
Pascoul_Relléguic
6

Critique de Le Bras armé de la Loi 2 par Pascoul Relléguic

Et donc la suite, malheureusement un cran en dessous du premier. Pourtant, les ingrédients sont là : les acteurs ont de bonnes têtes (surtout Elvis Tsui), l'ambiance urbaine est sympa, la...

le 11 févr. 2021

1 j'aime

1

Le Bras armé de la Loi 2
ROUB_ELDIABLO
8

L action à Hong Kong

Une suite avec un scénario un peu plus poussé que le premier avec sa bande d infiltrés dans la pègre. Il n évite pas comme dans le premier épisode quelques longueurs, mais une nouvelle fois le final...

le 12 mai 2024

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

32 j'aime

2

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime