Le Bruit des glaçons par Math
J'ai vu Le Bruit des glaçons assez tardivement, bien après tout le bruit médiatique.
J'ai fait l'effort de laisser derrière moi les différentes critiques que j'avais pu lire (aussi bonnes que mauvaises), pour me laisser habiter par l'oeuvre de Blier.
Les gens qui s'attendaient à une comédie amère, acide et grinçante en seront pour leurs frais. C'est un film profondément désespéré, une ode à la mort que Blier, Dujardin et Dupontel réalisent ici.
Dans cette maison où seuls les drames naissent, Dujardin, auteur sur le déclin, s'offre à chaque instant la chance de mourir d'une cirrhose.
Ironie du sort, c'est une tumeur au cerveau, sous la forme d'Albert Dupontel, fonctionnaire mortuaire, qui l'emporte.
La rencontre entre Dujardin et Dupontel est superbement immortalisée par la caméra de Blier. Anne Alvaro habite avec une violence contenue l'âme de cette funeste demeure.
C'est beau, c'est violent, c'est triste à pleurer, le rire passe du noir au jaune, comme une ecchymose sur le flanc gauche de la poitrine.