Qu'attendre d'un film de Mocky avec dans un des rôles principaux Jean-Marie Bigard, en gendarme poivrot? Rien...et on a raison. D'après un fait divers des années 30 remis au goût du jour, celui de Mocky en tout cas, l'intrigue du Cabanon rose fait une comédie policière médiocre et soporifique qui tourne autour du pot, égratignant, comme il se doit de la part du cinéaste, uniforme, soutane et surtout notables d'un village d'Ardèche où tout le monde se connait et où certains maris fréquentent le dit cabanon, bordel de campagne comme on s'en doute
Mocky a beau convoquer quelques anciens, Guybet, Menez, Grace de Capitani, tous sont mauvais sous la direction pépère et approximative du cinéaste. Celui-ci, malgré le bon matériau qu'est le sujet et son environnement, réalise sans idées, sans soin, mais avec une fantaisie pesante. Bigard, pour ne parler que de lui, fait du Bigard aviné sans conviction. Vladimir Cosma, toujours fidèle, produit sa petite ritournelle. Et comme trop souvent, la mise en scène de Mocky n'arrive pas à susciter le moindre suspens et amène un dénouement indifférent: cela fait déjà longtemps qu'on a décroché.