Le dispositif au centre du scénario est un peu rigide : un écrivain est employé par un musée forain de statues de cire pour en assurer la publicité, ce qui donne l'occasion de revisiter trois grandes figures criminelles de l'histoire : le calife des Mille et une nuits, Ivan le Terrible et Jack l'Éventreur. Trois terreurs pour trois petites histoires insérées dans le récit, de manière artificielle, sans transition : l'écrivain fait son œuvre et on est (les deux premières fois) projeté dans son histoire. Pour la dernière, il s'agira d'un cauchemar, mais le principe restera exactement le même. Les talents de formaliste de Paul Leni sont assez évidents, même s'il culmineront quelques années plus tard dans "La Volonté du mort" (The Cat and the Canary), et sont au service d'une imagerie expressionniste relativement efficace — quoique loin du graphisme d'un "Le cabinet du docteur Caligari" de Robert Wiene en 1920, par exemple, dans lequel on retrouve Werner Krauss. Et Conrad Veidt, me souffle-t-on dans l'oreillette. Quelques décors assez marquants (notamment du côté des Milles et une nuits, avec Emil Jannings vaguement méconnaissable dans le rôle du calife), une alternance de ton en passant de la comédie au drame historique pour terminer sur une sorte de film noir en court-métrage, avec dans ce dernier segment une utilisation de la surimpression plutôt efficace (l'effet produit est une sorte de multiplication de fantômes). Un peu inégal, une chute un peu abrupte, un peu décevant : la veine fantastique n'est pas travaillée à mes yeux dans la meilleure des configurations.


Mais bon, encore une fois, l'accompagnement musical proposé à l'occasion du travail de restauration verse dans le n'importe quoi, je pense que je ne m'y ferai jamais à ces compositions affreusement expérimentalo-modernes, avec clarinette et percussions parfois sous LSD, calquées sur des muets.

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le 27 févr. 2020

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Morrinson

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