Le Cabinet du docteur Caligari est un film de Robert Wiene sorti en 1920.
Dans une foire, le Docteur Caligari montre à la foule un somnambule. Celui-ci peut dire le passé et prédire l'avenir. Il prédit la mort d'un jeune homme "avant l'aube". Le jeune homme meurt effectivement, rendant la prédiction vraie. Sauf que ... c'est le somnambule lui-même qui l'a tué. En effet, et on l'apprendra plus tard, c'est le docteur Caligari lui-même qui se sert de l'état de son patient (somnambulisme) pour lui faire commettre des meurtres - donc dans une sorte d'hypnose - qui vérifient les prédictions, une poupée à son effigie restant dans une boite qui ressemble à un cercueil.
Si le scénario peut être considéré assez décevant par sa simplicité, il faut tout de même le replacer dans le contexte. Nous sommes au début du cinéma et les scénarios n'étaient pas encore très élaborés. De plus, le rythme du film est très lent. Le scénario progresse doucement, alors que les actes, eux, se succèdent très vite. Je n'ai pas compris s'il y avait une musique originale pour ce film, mais celle que j'ai entendue l'accompagnant était une sorte de jazz bruitiste extrêmement irritant avec notamment piano, batterie et guitare électrique et qui dure tout le film jusqu'à un point insupportable (j'ai du baisser le volume sonore significativement). Je dois le signaler car cette musique m'a gâché le film. Cette musique ne peut pas être l'originale dans la mesure où il y a de la guitare électrique dont la première date de 1928. En revanche, le premier enregistrement de jazz datant de 1917, il aurait pu y avoir du jazz comme bande son, bien que je ne sois pas sûr que ce soit le plus approprié. J'ai lu que de nombreuses musiques avaient été composées par la suite, et je suis certain que certaines d'entre elles, peut-être plus douces, conviennent mieux au film.
Enfin, ce qui est vraiment réussi dans le film, ce sont clairement les décors qui sont juste admirables. Les responsables en sont Hermann Warm, Walter Reimann, Walter Röhrig. Lanthimos s'en inspirera clairement pour son film Poor Things.
Notons que ce film expressionniste allemand tourné dans l'entre deux guerres est considéré par certains comme le premier film d'horreur.