Le Cabotin
6.5
Le Cabotin

Film de Tony Richardson (1960)

Un artiste de music-hall vieillissant ne fait plus recette et refuse d'admettre que son temps est venu. Malgré les supplications de sa famille, en particulier sa femme qui ferme les yeux sur ses infidélités conjugales, il croit encore à sa bonne étoile, et seuls ses enfants restent à ses côtés.


Plutôt méconnu de ce côté de la frontière, Le cabotin est le film qui a permis à Laurence Olivier, alors en perte de vitesse, de se relancer dans le septième art, car il incarne ce personnage, nommé Archie Price, qui veut encore se battre, envers et contre tous. Même s'il en fait parfois des caisses dans le fait de surjouer sa bonne humeur, d'où le bon titre français, même si les problèmes financiers sont là, avec le fisc qui lui court après sans arrêt, au point qu'il drague une jeune femme, fille d'un riche industriel qui pourrait lui financer son prochain spectacle, il reste au fond touchant, car pour lui, la partie n'est pas terminée, alors que tout porte à croire que oui. Il suffit de voir les quelques scènes où il est en représentation, dans des salles clairsemées, et aux applaudissements mesurés pour se rendre compte que soit il est hors du coup, soit vraiment fini. The entertainer est l'histoire d'un homme qui se bat contre la fin. Ça pourrait être celle de sa vie, mais le music-hall se mélange car il sait, il le sent que sans les planches, il n'est plus rien.


Tony Richardson, un des chefs de file du free cinema, montre la performance d'Olivier avec une grande franchise, bien que j'ai du mal à comprendre, surtout au début, pourquoi il filme autant de manière penchée. Mais il n'y a pas que l'acteur, il y a aussi l'excellente Joan Plowright, qui incarne sa fille (et qui sera dans la vie sa dernière épouse !) qui croit encore dur comme fer, même si elle sent au fond que tout est vain, mais elle veut que son père vive.
The entertainer montre une cruelle réalité du music-hall, et qui pourrait être par extension celle d'un acteur vieillissant ; quand s'arrêter quand on ne sait faire que jouer, ou danser ? Le tout avec un courage formidable, et une sincérité, délivrée par Laurence Olivier, que je trouve bouleversante.

Boubakar
8
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le 8 mars 2022

Critique lue 77 fois

3 j'aime

Boubakar

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