Un film qui brasse beaucoup de sujets avec un très étonnant Jean Gabin.
Il joue un nouveau docteur venant de la ville, s'installant à la campagne où il remplace un vieux docteur volontaire au départ (truculent Henri Arius).
Il arrive une nuit où tout le village entend les cris de douleurs d'une femme accouchant.
Jean Panisse (92 ans en 2020) en déplace sa pouliche car "ils risquent de faire tourner son lait"?!
Le film sera encore plein d'autres de ces préjugés et rumeurs. Parfois amusantes, parfois attristantes.
On pense bien sûr au docteur de 'Knock' de Romains/Jouvet mais celui de Jean Gabin s'occupait avant de pauvres et d'ouvriers en ville sans toujours les faire payer. Réticent au mot "client", parlant même de cette espèce en voie d'extinction qu'est "l'usager". Bref, une sorte de syndicaliste mais en costume, et pas un guru arriviste cupide.
On aperçoit aussi des sortes de Talibans qui comme dans les montagnes afghanes, régnaient sur celles Françaises. Ils poussaient même parfois au suicide les mères célibataires dénigrées: la fameuse "fille mère", la plaie des sage-femmes Diafoirus, qui aimaient parfois les faire souffrir pour qu'elle expie leur faute. J'aime comme imdb qualifie le rôle de la bonne actrice Yvonne Gamy: La sage-femme "traditionnaliste" (sic)
Le sujet principal du film reste les efforts que doit fournir ce nouveau Docteur Jean Gabin pour expliquer qu'il existe des méthodes désormais un peu moins douloureuses pour accoucher.
Même des femmes s'opposaient à cette idée?! (l'ancêtre du syndrome du larbin??)
La partie que j'ai préférée est celle sur le comportement du mari après l'accouchement (un désemparé Michel Barbey (93 ans en 2020)) et l'attitude de sa femme qui a tant souffert, (Silvia Monfort). C'est très émouvant.
Pour un film de 1957, c'est bien plus moderne et subtile que le film de Judd Apatow "Knocked up/En cloque mode d'emploi", pourtant lui plus récent (2007...)
Et la fin m'a amusé avec sa petite touche de "Speed" de Jan de Bont où toutes les convaincues/décidées volent un bus. Elles se solidarisent dans un esprit (et même habillement) de l'affiche 'WE CAN DO IT!'