Clint the legend
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Les héros américains malgré eux et leur médiatique descente aux enfers ont déjà été traités par Clint Eastwood dans Sully, mais c’est intéressant de constater à quel point il a choisi une personne qui de base n’est même pas considérée comme un héros. Alors que le personnage de Tom Hanks avait déjà une carrière prestigieuse, Richard Jewell enchaine les emplois car régulièrement licencié. Son destin bascule le soir où il découvre une bombe lors des Jeux Olympiques de 1996 et, par la même occasion, sauve énormément de vies. Le jeu d’acteur est vraiment impressionnant, il en résulte de très belles scènes entre Jewell et sa mère. On se prend très rapidement d’empathie pour ce protagoniste qui croit en les valeurs de l’Amérique et du renseignement. Ce petit monde s’écroule – mais finalement pas si rapidement que cela – quand il va comprendre qu’il est l’objet d’une manipulation médiatique et judiciaire. À cette occasion, le début de rédemption que semble connaître la journaliste qui a dévoilé l’affaire semble un petit peu sorti de nul part, j’ai trouvé ça très artificiel, à quel point deux minutes d’échange dans les locaux du journal lui ont suffi à remettre en cause tout ce qu’elle a écrit. Également, le monologue final qui va innocenter Richard Jewell est vraiment vu et revu et ne m’a vraiment pas semblé naturel. Il avait lieu d’être dans Sully car le personnage avait déjà un certain bagage culturel et une expérience de la parole, mais pour Jewell, ça faisait comme si cela arrivait de nul part. Ces détails mis à part, j’ai trouvé le film vraiment intéressant, témoignant d’une réelle maîtrise en scène de Clint Eastwood.
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Créée
le 17 janv. 2022
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