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Dans ma rétrospective des aventures de Freddy que j’ai démarré début octobre, j’ai toujours trouvé quelques qualités à défendre, qu’elles soient volontaires ou non. Là, ça devient plus compliqué tant ce Dream Master fleure le navet pur et dur. On comprend que Patricia Arquette n’est pas rempilé. Alors on ne va pas tirer sur l’ambulance et on va la faire courte.
On ne cherche plus à établir des règles ou des personnages, c'est considéré comme acquis au bout de trois films. C’est louable tant cela évite une exposition redondante, mais le revers de la médaille est que l’on se contente d’aligner les mises à mort peu inspirées. A côté de ça, l’acting est toujours aux fraises (je notais d’ailleurs dans le premier film les difficultés à courir dans le monde des rêves, idée maline car à laquelle on peut s’identifier, mais ici les personnages ne savent pas se mouvoir dans le monde réel non plus), les punchlines de Freddy sentent le formol, tandis que l’imagerie 80s continue d’inonder la pellicule avec comme principale référence le Karate Kid d’un Avildsen loin de son Joe. Quant au scénario, il est aux abonnés absent, défaisant les efforts des films précédents et s’embourbant dans des incohérences tout à fait évitables (le boogeyman défait par un miroir, instrument qu’il a croisé et utilisé à de maintes reprises par le passé). Ça ne raconte rien, et ça le fait mal.
Tout juste pourra-t-on sauver quelques effets spéciaux bien foutus, comme une métamorphose en insecte ou une pizza infernale. Mais ce n’est pas suffisant pour justifier le temps consacré. A défaut d’être profond ou touchant, un slasher de Elm Street se doit d’être fun, ne serait-ce qu’au second degré. C’est ici le néant.
On comprend dans les bonus de la galette que le film a été produit en moins de six mois, de l’écriture à la sortie en salles. On y apprend également qu’il a été confié à Renny Harlin (dont les plus illustres éclats restent les décevants 58 Minutes pour vivre et Cliffhanger) pour la plus bête des raisons : c’est un suédois d’1m95 physiquement intimidant, et qui serait sans doute assez endurant pour tenir le rythme accéléré de la mise en boîte.
Eh ben, ça se ressent…