Même l'eau bénite n'arrête pas Freddy et donc il revient pour finir le boulot. Après tout il reste encore trois descendants des salopards qui ont essayé de le tuer. C'est ce qu'il fait assez vite mais avec la mort des derniers enfants d'Elm Street s'arrête aussi la malédiction et les pouvoirs qui vont avec. C'était sans compter sur Alice qui récupère in extremis les pouvoirs de Kristen au cours d'un cauchemar commun. Désormais Alice peut à son tour inviter des gens dans ses rêves et Freddy trouve là une nouvelle source de victime. Alice devient alors complice malgré elle du tueur puisqu'à chaque fois qu'elle s'endort elle risque potentiellement d'inviter un ami dans son rêve et ainsi permettre à Freddy de le tuer.

Quatrième round pour Freddy et cette fois-ci on a Renny Harlin aux commandes, jeune réalisateur finlandais inconnu. Bien que novice Harlin a déjà un style bien affirmé et son truc à lui c'est le bourrinage. Freddy 4 est sans doute l'épisode le plus débile de la saga avec le personnage d'Alice qui accumule les "pouvoirs" de ses amis morts pour ensuite les réunir, la transformant en super guerrière pour botter le cul de Freddy. D'ailleurs la confrontation finale ne ment pas puisqu'on assiste à une préparation dont le montage fait clairement référence à Rambo II : gros plan sur le nouage des lacets, enfilage successif des armes, mains que l'on prépare comme celle d'un boxeur avec petit ruban de kamikaze pour faire genre. On est bien là pour la baston, séance de kung fu approximatif et explosions injustifiées à l'appui, rien que ça.

Débile, le film l'est assurément mais visiblement tout le monde en a conscience et Harlin le premier. Il délivre ainsi des séquences de mise à mort où toute finesse est proscrite, la preuve il y a même un chien qui pisse du feu ! Plus que jamais le but n'est pas de faire monter la peur ou le suspens mais de profiter du cadre onirique pour partir dans des délires visuels hallucinés. La séquence du Water Bed est, par exemple, particulièrement réussie, tout comme cette mort atroce d'un personnage entomophobe qui se transforme en insecte avant de se faire écraser sans ménagement. Bourrin, toujours, tout le temps. Par exemple sur la première demie-heure il y a plus de morts que l'intégralité du premier épisode ! Le rythme est donc très soutenu, à la limite de la syncope. Les habituels métaphores et exploitations sous-textuels semblent de fait en retrait, aucune situation annexe n'ayant réellement le temps de s'installer. Le cerveau du spectateur n'a pas le temps de se reposer, ni de réfléchir, on n'est pas là pour ça.

Le spectacle est inventif, débridé, décomplexé et, avouons-le, plutôt fun à suivre. Les trouvailles visuelles sont généralement bien vue, même si là aussi sans trop de subtilité. Sous le pull rayé Robert Englund assure toujours autant en pervers sadique. Comme le film repose moins sur le jeu de terreur entre le bourreau et les victime le personnage de Krueger est réduit à sa fonction d'assassin et n'avance pas beaucoup. Il est là pour tuer, plus pour faire peur. Mais on découvre quelques nouveaux détails comme ces âmes qui se lamentent à la surface de son corps brûlé. Seule séquence un peu dérangeante du film au cours de laquelle on découvre aussi la fameuse pizza aux boulettes de viande. Miam.

"Le cauchemard de Freddy" est le basculement définitif de la licence dans le cinéma d'horreur à tendance funky, destiné à une génération qui n'a plus vraiment peur au Cinéma et qui essaye de trouver d'autres types de sensations fortes. Idiot mais jouissif ce quatrième volet est le frangin dégénéré de la licence, celui qu'on n'arrivera jamais à défendre auprès des profanes tant certains délires vont loin dans le n'importe quoi. Du n'importe quoi certes, mais fait avec une énergie communicative.
Vnr-Herzog
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le 20 mars 2013

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