Le Cercle des neiges par Hunkarbegendi

Agréablement surpris par ce film. Je m'attendais à un film catastrophe de base pourri de chez Netflix utilisant un drame retentissant et spectaculaire, or il y a même un peu plus que ça dans ce film et sa longueur un peu excessive n'a finalement pas été un problème. C'est sans doute pour cela que Netflix a engagé le réalisateur Juan Antonio Bayona, puisqu'il avait déjà réalisé le film catastrophe The Impossible sur le terrible tsunami en Thaïlande.

Après une mise en place un peu ratée, avec tentative maladroite de présenter les personnages qui vont prendre part au crash de l'avion, une équipe de rugby uruguayenne, on les voit prendre place dans l'avion après avoir salué leurs familles et évidemment, sans savoir le drame qui les attend, mais le spectateur lui le sait. Jeunes, naïfs, ils ne connaissent pas les nombreux dangers de prendre l'avion, tous les risques que ce dernier se crashe, que ce soit l'une des nombreuses défaillances techniques possibles ou, tout aussi probable, une erreur de pilotage, mais encore plus fréquent, les conditions météo, mais aussi la zone géographique survolée. Ce sont ici les deux derniers critères qui sont retenus, car la défaillance technique ou l'erreur humaine ne semblent pas en cause. C'est en survolant la cordillère des Andes, zone où des déplacements de masses d'air de température différente créent des trous d'air, comme c'est expliqué très bien dans le film, que l'avion, après plusieurs pertes d'altitude va se crasher et dévaler une pente montagneuse. On nous montre le crash de manière spectaculaire et même ceux qui meurent de manière atroce dans les conséquences du crash (l'avion qui, en dévalant la pente se disloque en partie peu à peu. Certains corps eux aussi se disloquent, des membres se brisent, se tordent, se retournent, des parties de l'avion entrent dans les corps... puis la scène s'arrête. Ça aurait pu continuer dans l'horreur, dans le gore, mais ce n'était pas le but.

Après cette scène très réussie, le film passe dans un autre registre : le film de survie. Comme un Into the wild, ou, encore plus proche, Seul au monde, où le personnage va devoir survivre quant à lui seul, et suite aussi à un crash d'avion tout aussi spectaculaire et réussi. Car si une partie des passagers sont mort sur le coup, qu'une autre a été blessée de manière plus ou moins grave, certains, par le hasard de l'endroit où ils se trouvaient dans l'avion, ou peut-être par le fait d'avoir attaché leur ceinture ou non, s'en sont sortis indemnes. Ceux qui restent vont donc s'organiser en une micro-société dans le but de survivre avec des rôles qui échoient à chacun. C'est ainsi que certains d'entre eux vont découper les cadavres de ceux qui sont morts qui sont conservés, c'est l'un des seuls avantages de la situation, dans un congélateur géant qui s'appelle la montagne. Ils vont les découper à l'abri des regards, pour que la viande soit de la viande et qu'elle ne soit rattachée ni à une personne en particulier, ni associée à une partie du corps ... Si au début certains d'entre eux refusent de manger de la chair humaine, d'autant plus celle de leurs camarades ou même parents, le nombre de jours passés dans le froid sans rien à manger va finir par les décider à passer le pas du cannibalisme. Mais on n'est pas dans Cannibal Holocaust. Encore une fois, le but n'est pas d'être gore et on nous montre très peu les cadavres en train d'être découpés et quand on voit les survivants mettre la viande à la bouche, même si on sait de quoi il s'agit, ça pourrait être n'importe quelle viande, ça ressemble même à des morceaux de poulet.

Un film vraiment intéressant qui montre comment, même, ou surtout dans des situations extrêmes les hommes sont capables de s'organiser entre eux, de coopérer pour la survie du groupe. Un film au dessus du lot des merdes que déverse à longueur de temps la plateforme de bingewatching.