Verbinski, est-ce vraiment lui?

On en apprend des choses sur ce site, je n'avais jamais fait attention au nom du réalisateur de ce désormais "classique" de l'horreur, et je suis en ce sens très surpris qu'il s'agisse du multi récidiviste Gore "Disneyland" Verbinski, dont le style immature et racoleur a tendance à me laisser de marbre.
J'ai pourtant beaucoup d'affection pour ce film, que je trouve en réalité bien meilleur que l'original japonais, notamment dans sa trame et dans ses qualités visuelles, à croire que notre ami Gore était encore inspiré en ces temps "reculés"...
Le principal intérêt du film, au delà de sa mythologie reprise dans je ne sais combien de productions horrifiques à l'époque, c'est avant tout sa narration, s'apparentant d'ailleurs davantage à une enquête journalistique qu'à un déroulement de faits étranges et surnaturels.
Cette enquête, menée par Naomi Watts alors au sommet de son art, est réalisée sous contrainte temporelle, l'héroïne ne disposant que de 7 jours pour tenter de comprendre comment apaiser la vindicte de Samara, la petite fille aux cheveux mal coiffés n'étant pas du genre à vous accorder une minute de plus.
Cette tension constante et progressive est ici admirablement rendue, les visions et apparitions malveillantes se faisant de plus en plus présentes et menaçantes au fur et à mesure que l'échéance approche.

La fin du film est également particulièrement habile, le réalisateur faisant croire au spectateur que Watts est parvenue à calmer les ardeurs de l'esprit japonais coincé dans un puits, alors que pas du tout (Bouhouhuhuhaha).
La qualité de l'image et le soin apporté à la photographie et aux effets visuels permettent qui plus est au spectateur d'y croire et représentent une autre qualité indéniable (et indispensable) du film.
L'énigmatique cassette vidéo à la sonorité inquiétante aurait d'ailleurs pu faire l'objet d'un court métrage à elle-seule tant elle est flippante et bien foutue.
Mon seul réel regret concernera la toute fin du film et la "solution" trouvée par cette chère Naomie, que je trouve non seulement bidon et peu crédible mais qui surtout sabote une histoire glauque empreinte de mystère par un aspect trivial et peu inventif.

Bref, c'est dommage, le reste du film étant toutefois d'excellente facture et ne suscitant l'ennui à aucun instant, probablement l'une des meilleures productions dites "horrifiques" des années 2000.
Dommage que (pas très) Gore Verbinski n'ait pas insisté dans ce registre, je préfère nettement Samara et Naomie Watts à Sparrow et Orlondon Bloom...