Perle rare du cinéma fantastique français, Le Cerf-volant du bout du monde est une œuvre magique et intemporelle, un voyage au pays des songes imaginé par Roger Pigaut pour le bonheur des petits comme des grands. Cette aventure fantasque entraînant deux jeunes enfants au pays de la Chine afin de percer un épais mystère est sûrement l'une des plus belles histoires d'amitié jamais vues au cinéma. Épaulé par le réalisateur chinois Wang Kia-Yi, Pigaut nous entraîne d'abord dans les rues ensoleillées du Paris des années 50 jusqu'aux profondeurs de la Chine, alors encore vue de manière stéréotypée par les Français...
Des gosses du quartier qui font les quatre-cents coups, soudés comme jamais et au franc-parler bien plus adulte que les bébés d'aujourd'hui. Un splendide cerf-volant qui se coince dans un arbre. Le vol de la queue de ce dernier. Un message en chinois. Et c'est le début d'une folle aventure pour le petit Pierrot et sa jeune sœur Nicole, prêts à tout pour découvrir qui a envoyé ce mystérieux cerf-volant du bout du monde. Cette aventure en premier lieu urbaine n'est pas sans rappeler les films du genre comme La Guerre des Boutons avec ses garnements solidaires et leurs rivaux mal éduqués.
La péripétie se poursuivra dans les rêves grâce à la magie où, tel un conte de fée, Pierrot et sa sœur vont voyager jusqu'en Chine pour retrouver celui qui a écrit la lettre placée dans le cerf-volant. Autour d'une mise en scène incroyablement maîtrisée (les effets spéciaux restent encore aujourd'hui magnifiques), d'une musique dynamique et d'une interprétation surprenante malgré le jeune âge des bambins (impressionnant Patrick de Barding), Roger Pigaut nous sert avec ce Cerf-volant du bout du monde un véritable enchantement filmique impérissable et bouleversant. Un chef-d'œuvre tricolore à voir absolument.