Le chant des pierres fait partie du début de carrière du cinéaste avant qu'il ne passe aux long-métrages et quand il essayait de croiser avant-gardes et documentaires.
Composé entièrement de photos filmées au banc titre, on pense forcément à Chris Marker et sa Jetée sorti un an plus tôt mais aussi aux ultérieurs Cinétract (1968). Matsumoto dresse un un portrait d'ouvriers travaillant la pierre dans des carrières pour livrer une oeuvre assez engagée où ces employés taillent la roche pour mieux sculpter leurs propre pierre tombale. Le cinéaste joue beaucoup sur les rotations successives de l'image pour rapidement déstabiliser nos repères et créer un environnement inquiétant et malade. Il y a assez peu de dialogues (un commentaire ponctuel presque superflu) mais le travail sur le montage et le mixage devient assez rapidement hypnotique.