Après les premières images du film dévoilées, la presse et le public français ont été piqués par la curiosité quant à l’annonce d’un huis-clos sous-marin made in France.
Annoncé comme un thriller aussi excitant qu’intriguant, LE CHANT DU LOUP réunit un casting solide derrière François Civil (Ce qui nous lie, Burn Out) tels que Omar Sy, Mathieu Kassovitz ou encore Reda Kateb (Django, Hippocrate). Un thriller où la guerre est présentée comme un danger invisible et dont un équipage entier porte sur ses épaules des responsabilités incalculables. Le film nous narre les facultés d’un jeune homme, l’Oreille d’Or, capable de reconnaître chaque son qu’il entend. Réputé infaillible, il va pourtant commettre une erreur qui va mettre en danger toutes les personnes à bord, qui vont vite se retrouver pris au piège d’un engrenage indomptable.
Quelques mois après la sortie de Kursk de Thomas Vinterberg (La Chasse, La Communauté) abordant lui aussi le thème des enjeux politiques et le thriller depuis l’intérieur d’un sous-marin, LE CHANT DU LOUP se développe dans un climat de guerre et de tensions centré autour d’un personnage principal sur qui l’intrigue prend sa source et ses rebondissements. Ce parti pris de mise en scène, mettant en avant le son comme il l’est rarement soigné de nos jours dans le cinéma français, nourrit la tension dramatique. Un personnage principale incarné par François Civil – acteur montant depuis quelques mois- qui hérite, contrairement à ses camarades, d’un rôle parfaitement écrit et aboutit sur le papier.
Le premier quart d’heure du film est notamment à souligner de par son
découpage soigné et ses images haletantes bien tenues.
Ex-diplomate et co-scénariste de la bande dessinée à succès Quai d’Orsay, Antonin Baudry signe ici son premier voyage en terrain cinématographique avec un projet aussi lourd scénaristiquement que financièrement. Si le film immerge le spectateur dès le prologue, l’exercice auquel s’est prêté le réalisateur comptabilise tout de même quelques maladresses : des dialogues artificiels s’éloignant du sujet principal, une première partie d’intrigue trop brouillonne, un personnage féminin artificiel et sans réel intérêt.
Alors certes LE CHANT DU LOUP aurait pû être nettement meilleur mais il est tout sauf honteux. Rien que l’audace de faire bouger les codes du cinéma français est à saluer tout autant que son ampleur et ses intentions. Le premier quart d’heure du film est notamment à souligner de par son découpage soigné et ses images haletantes bien tenues. S’il n’est pas comparable aux anciens du genre tels Crimson Tide de Tony Scott en 1995 ou À la Poursuite d’Octobre Rouge de John McTiernan de la même année également, ce premier essai fragile par moment et soulignant le manque d’expérience du réalisateur est malgré tout un bon moment de cinéma immersif dans tous les sens du terme. Une invitation à suivre de près la suite de la carrière prometteuse de ce futur cinéaste qu’est Antonin Baudry. Aquaphobes et claustrophobes s’abstenir.
Robin
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