Synopsis : Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable.
Le point fort de ce film, réside dans sa capacité à nous plonger dans le fin fond du récit, dans cette atmosphère pesante qui est le monde marin. Monde dans lequel on ne connaît absolument rien ou presque. Dans cela réside le mystère de ce que nous pouvons y trouver. Atmosphère et expérience totalement inédite pour moi au cinéma. Car, ce qui attire tout particulièrement est le sujet abordé, le monde et le décors dans lequel il se déroule et, au vu de la bande annonce, la curiosité prend le dessus et questionne. D'où cette critique.
Pour aborder tous les aspects et les qualités de ce film il faut se référer à l'ambiance qu'il arrive à créer. Le fait est qu'il nous couve d'une ambiance toute particulière. Les scènes au sein du sous-marin, ce qui représente tout de même deux tiers du film, ne nous laisse par le temps. Le film est rythmé par un compte à rebours constant, nous sommes cloués à notre siège, constamment à retenir notre souffle, et c'est cette transmission d'étouffement qui nous rapproche des personnages et du combat qu'ils mènent. Car rappelons le, ce film est constitué d'un panel d'acteurs tout aussi différents les uns que les autres mais se rattachant au monde rationnel dans lequel nous vivons, composé de François Civil, Reda Kateb, Omar Sy, et mon coup de coeur de ce long métrage : Mathieu Kassovitz. Nous nous attachons, nous ressentons et vivons le cadre, le mode de vie de pression constante cadencé par cette autorité militaire, massivement présente. Le point qui prime et qui est le plus important pour moi réside dans le son, ET QUELLE BANDE SON (Merci à toi Mark Reeder) ! Le son est la transmission principale de tous ces éléments. Éléments d'un lieu vaste que représente la mer, du sort qui réside entre les mains de nos protagonistes, de prises de décisions irrévocable. L'effet, le but recherché est alors pour moi atteint. Plus encore, le scénario ne fait pas défaut, sait surprendre sans trop en faire.
Mais au delà de ça, le film pose tout un tas de questions qui sont aujourd'hui d'actualités. Des questions à poser sur les relations diplomatiques de pays qui s'opposent perpétuellement, d'une guerre qui peut se déclarer à n'importe quel instant, d'une mauvaise interprétation ou perception des choses et des éléments qui nous entoure. C'est ce climat, cette ambiance de destruction omniprésente d'un monde qui peut s'enflammer à tout moment qui est recherché. Le film ne laisse aucun répit au spectateur en nous plongeant dans une expérience rudement mais sûrement menée. La véritable question est de savoir si la fin justifie les moyens ? Et si oui, de quelles façons faut - il procéder ? Car face à ce genre de situation, les personnages incarnés à l'écran sont tout autant des humains, dotés d'amitié et de loyauté envers leurs égaux.
A vos écrans.