On ne peut pas faire beaucoup plus immersif que la scène introductive du Chant du loup. Tendue, rythmée, bien filmée, elle nous présente les principaux protagonistes dans un moment où ils sont particulièrement convaincants. Reda Kateb en commandant à l'autorité flegmatique, Omar Sy qui ne sera jamais meilleur que dans ce passage et François Civil pas mal aussi en militaire. Tous les trois, confinés dans les entrailles de leur sous-marin, et face à un danger mortel, se retrouvent confrontés à la question des choix intuitifs et des responsabilités. Celle-là même qui reviendra dans le film comme un serpent de mer. Séduit par cette entrée en matière, j'espérais que la suite du film serait de la même eau. Hélas, je n'y ai vu qu'une pâle répétition de cet excellent premier quart d'heure.
La faute d'abord à un scénario qui multiplie les invraisemblances. Un certain nombre de situations qui semblent tout à fait artificielles viennent plomber la crédibilité de l'histoire. Ainsi la dissuasion nucléaire française qui nous est vendue comme inflexible tout en étant un peu foutraque sur les bords. De même certains personnages dont le comportement interpelle. Chanteraide pourrait par exemple postuler pour un rôle de superhéros. Non content de posséder l'Oreille d'or la plus fine de l'armée, on le découvre passe-muraille, capable de s'introduire incognito dans le bureau du chef des armées, dans les archives top-secret ou dans la base de commandement nucléaire. Excusez du peu. Côté interprétation, le compte n'y est pas non plus. On aimerait voir Omar Sy incarner un Dorcy plus endurci et Kassovitz un amiral moins héroïque.
Ce papier ne doit malgré tout pas être considéré comme un exercice de dissuasion pour quiconque serait tenté de voir ce film car il présente d'indéniables qualités qu'on aurait tort de bouder. Quelques ratés certes mais pas de quoi le torpiller.
Personnages/interprétation : 7/10
Scénario/histoire : 6/10
Réalisation/musique/photo : 7/10
7/10