Cinémascope et Eastmancolor, le film de Richard Pottier n'est pas sans ambition esthétique. Et il faut reconnaitre au film une vraie beauté formelle. Pour le reste...
Pour le reste, il faut aimer l'opérette, il faut aimer Luis Mariano en ténor et en acteur, Bourvil en comparse benêt. C'est trop pour moi. Les limites d'acteur de Mariano sont criantes et lui adjoindre Bourvil n'est pourtant pas une mauvaise idée (le duo sera reformé deux ans plus tard dans "Sérénade au Texas" du même Pottier). Sauf que Bourvil n'est pas très à son avantage dans ce type d'emploi comique tout en sottise.
Ainsi donc, le ténor Vincent et son ami trompettiste Bilou monte à Paris pour y rencontrer un imprésario impressionné par le talent de Vincent et soucier de l'utiliser pour monter au Mexique "Le chanteur de Mexico" à la place de la vedette défaillante Miguel Morano, son sosie comme de par hasard. Incidence utile à un quiproquo tardif très subalterne et par ailleurs grotesque avec une impétueuse mexicaine.
Le duo se transforme en trio avec Annie Cordy et on ne s'étonnera pas que les chansons des trois vedettes prennent une grande place dans le film. C'est sa raison d'être et, de plus, le scénario se résumant à si peu de choses, c'est aussi bien comme ça.
Au coeur du projet, Luis Mariano est insupportable, un sourire béat pour toute expression, même quand il chante. En revanche, les fans d'opérettes ne bouderont pas leur plaisir, surtout avec une un réalisation qui est un bel écrin.