Le Chaperon Rouge ressemble, à défaut de reprendre le conte, à une partie de "Loup Garou de Thiercelieux". Vous savez, ce jeu de rôle très cool en camping où on se refait The Thing avec des lycanthropes qui bouffent des gamines et des sorcières dans un village bouseux du moyen-âge.
La bande annonce me plaisait moyen mais j'y suis allé quand même allé quand même pour occuper une soirée (et parce que je suis capable d'aller voir à peu près n'importe quel whodunit aussi), ce que je n'avais pas daigné faire pour Twilight de la même Catherine Hardwicke. Je vais pas revenir dessus, ça serait un peu tirer sur l'ambulance, mais j'ai quand même du mal à éviter de les rapprocher vu qu'ils ont à peu près les même défauts. A commencer par les décors.
Déjà la ville de Twilight faisait factice mais alors pour Red Riding Hood on dirait que les protagonistes évoluent dans un globe souvenir. Les arbres sont de vrais bâtons de sucette et le village fait plastoc à mort, ça fait "Le gothique pour les nuls".
Et pour l'histoire, on a la Seyfried qui déambule au milieu avec ses yeux de merlan frit pendant que le loup fait un goûter du village de pain d'épice. Gary Oldman fait ce qu'il peut et condamne tout le monde à mort en beuglant, Lukas Haas montre son museau de temps en temps pour détourner l'attention du spectateur amorti pendant que le(s) vrai(s) coupables font leur boulot et Billy Burke reprends son rôle de père bougon et dépressif, bref il traîne son air de chien battu dans le village sans rien faire. Il en a même perdu la moustache le pauvre, heureusement que Nicolas Cage et Hell Driver sont passés par là pour lui remonter le moral...
Même le loup paraît fadasse, ses attaques sont banales. Surtout celle qui aurait pu être sympa pendant la fête du village ou ça aurait pu charcler un peu dans la masse déconfite des villageois est ridicule. Faut voir la tronche de la fête aussi, je sais bien que le film se déroule chez les bouseux du moyen âge mais faut pas exagérer non plus, à ce point là c'en est dégradant. Quelle danse ! On dirait qu'ils sont montés sur fils... avec la musique de Fever Ray hyper envahissante et mal utilisée par dessus.
Et au bout d'un moment la réalisatrice à dû culpabiliser de ne pas coller au conte, "Merde, et mère grand alors !", elle fait donc ressortir Julie Christie (il est loin, le temps de Don't look now...) pour nous gratifier d'une scène de cauchemar hilarante reprenant la fameuse tirade du chaperon et de mère-grand avec un transformateur vocal à la con. Même dans les années 70 ça aurait paru ridicule... et quand déjà les décors sont ratés, les contrebalancer avec des flashbacks en sépia jaune pétant n'est pas une bonne idée, ça dégomme l'ambiance sans problème.
Bon je sais que je ne suis pas vraiment dans le public visé mais bon, ça a quand même bien le cul entre deux chaises. Ça veut être une fable en gardant une patte horrifique, et en même temps y'a cet immonde parfum mercantile pour fillettes qui annihile toutes les intentions énoncées précédemment.
J'ai d'ailleurs oublié de parler des deux bellâtres qui gravitent autour de l'héroïne, copies conformes des deux endives de Twilight: c'est strictement les même, mais avec des acteurs encore moins charismatiques...
Dans l'ensemble j'en ai ri, c'est tout pourri mais pas trop chiant sur une heure quarante et le twist se voit venir à vingt kilomètres. C'est tellement ridicule que ça en devient drôle, et un beau bide en salle à la clef en plus. Owned !
Les parties de loup-garou, plutôt avec des potes et des bières pour ma part, et pas avec une gamine de quatorze ans en maître du jeu !