Déplorable adaptation du livre déjanté du Dr. Seuss, Le Chat Chapeauté est une amère déception, un ratage de A à Z, une erreur filmique. Des décors guimauves (certainement voulus) aux effets numériques hideux en passant par une musique pantouflarde et un manque TOTAL d'une quelconque magie, le long-métrage ne plaira ni aux enfants, ni aux adultes les accompagnant. La faute revient principalement à un Mike Myers exubérant, plus proche d'un Austin Powers en costume qu'un véritable ami des petits.
Costumé de façon ringarde, l'acteur en fait des tonnes, se contrôlant au maximum pour ne pas imposer à l'écran ses vannes crados et parfois trop adultes (inappropriées ici), singeant son prédécesseur Jim Carrey qui arrivait, lui, à rester dans les filets de l'adaptation pour gosses tout en s'en donnant à cœur joie dans le cabotinage qu'on lui connait. On ne comprend d'ailleurs pas la présence de l'excellente Kelly Preston ni de celle d'Alec Baldwin dans le métrage, les deux acteurs se ridiculisant sans honte aucune.
La faute revient également à l'apprenti-réalisateur Bo Welch, ex-chef décorateur attitré de Tim Burton, qui tente en vain de se rapprocher de son ancien réalisateur fétiche en accumulant les couleurs vives, les gadgets délurés et les décors fantasques (on pense énormément à Pee-Wee Big Adventure, l'originalité en moins). Au final, Le Chat Chapeauté n'est qu'une piètre aventure au look ingrat copie-collé sur le premier film de Burton (pour son esprit bon-enfant, ses décors criards et son personnage excentrique qui ne fait rire que lui) dont le scénario lourdingue et les gags poussifs n'amuseront hélas personne.