Le Château dans le ciel
7.9
Le Château dans le ciel

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (1986)

En 1986, Miyazaki n’en est seulement qu’à son troisième long-métrage, dont celui-ci est le tout premier réalisé sous l’égide du studio Ghibli, tout juste fondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata. Mais le premier avait déjà réussi un beau coup d’éclat avec Nausicaä de la vallée du vent deux ans plus tôt, et est donc venue l’heure de la confirmation. Une confirmation qui ne sera pas aussi marquée et marquante qu’avec le futur Mon Voisin Totoro, mais nos âmes d’enfants et de rêveurs sont déjà conquises par cette histoire qui laisse libre cours à l’imagination. Car regarder Le Château dans le ciel, c’est s’offrir une fabuleuse parenthèse placée sous le signe de l’aventure et du rêve.


Avec ses immenses machines volantes, ses décors et son intrigue, Le Château dans le ciel est comme un roman de Jules Verne dans lequel on se plonge, avec tout cet imaginaire qui semble sorti d’un roman de science-fiction ou fantastique du XIXe siècle. C’est la convocation de diverses références, qu’il s’agisse de Jonathan Swift, ou d’anciennes légendes comme la Tour de Babel, mais on peut aussi y dénicher des références plus cinématographiques, comme Georges Méliès et sa Conquête du Pôle, et Fritz Lang et Metropolis. Le spectateur qui aura vu le film de Brad Bird notera, également, une possible inspiration pour son Géant de Fer. Le Château dans le ciel est au carrefour des imaginaires, que Miyazaki synthétise pour donner naissance à un conte d’une grande beauté et d’une richesse saisissante.


Le Château dans le ciel est une aventure trépidante, qui nous ramène à nos rêves d’enfance, où n’existaient aucune limite raisonnable. C’est l’alimentation d’un imaginaire sans limite par la perception d’une réalité sans les bornes de l’expérience, quelque chose que l’on retrouvera de manière encore plus criante dans Mon Voisin Totoro. Le spectacle est ici au rendez-vous, avec ces séquences vertigineuses sur les hauteurs ou dans les airs, qui donneraient presque le vertige. Miyazaki esquive autant que possible tout manichéisme, faisant en sorte qu’aucun personnage ne soit totalement bon ni mauvais, une des grandes différences avec la logique occidentale qui capitalise souvent sur l’antagoniste pour susciter la compassion ou le soutien envers les héros. Les personnages ont beaucoup de relief et donnent vie à ce très beau tableau en perpétuel mouvement et d’une grande richesse.


C’est donc la promesse d’une fabuleuse épopée aérienne qui s’offre à vous lorsque vous vous aventurez dans le visionnage du Château dans le ciel. Miyazaki fait preuve d’une imagination débordante, donnant vie à un magnifique monde de fantaisies. Le cinéaste n’est peut-être pas encore à l’apogée de son art, mais, pourtant, il nous subjugue et nous captive. Un paradis pour les grands enfants et les rêveurs, l’occasion, enfin, de conquérir le ciel et de croire en ses rêves.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

JKDZ29
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vus en 2019 : Aventures cinéphiles et Les meilleurs films d'Hayao Miyazaki

Créée

le 1 juin 2019

Critique lue 165 fois

JKDZ29

Écrit par

Critique lue 165 fois

D'autres avis sur Le Château dans le ciel

Le Château dans le ciel
Torpenn
8

Boule de Swift

Après avoir bouffé sa dose de vache enragée, Miyazaki connait avec Nausicaä un succès retentissant tant en version papier que dans son adaptation au cinéma. A une époque qui privilégie télévision et...

le 6 nov. 2012

157 j'aime

20

Le Château dans le ciel
DjeeVanCleef
9

Laputa.

Décidant d'établir un semblant de culture cinéma chez une naine que je connais - à grands coups de Rabbi Jacob, de Cirque et de quelques Burton, Tim pour commencer, on verra pour jack plus tard - je...

le 18 mai 2013

109 j'aime

22

Le Château dans le ciel
Sergent_Pepper
8

Itinéraire de délestage

Le troisième long métrage de Miyazaki, découvert sur le tard en France grâce au succès de ses chefs d’œuvres à l’aube des années 2000, a dû surprendre les nouveaux amateurs. A priori bien plus...

le 31 mai 2015

94 j'aime

3

Du même critique

The Lighthouse
JKDZ29
8

Plein phare

Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...

le 20 mai 2019

77 j'aime

10

Alien: Covenant
JKDZ29
7

Chronique d'une saga enlisée et d'un opus détesté

A peine est-il sorti, que je vois déjà un nombre incalculable de critiques assassines venir accabler Alien : Covenant. Après le très contesté Prometheus, Ridley Scott se serait-il encore fourvoyé ...

le 10 mai 2017

75 j'aime

17

Burning
JKDZ29
7

De la suggestion naît le doute

De récentes découvertes telles que Memoir of a Murderer et A Taxi Driver m’ont rappelé la richesse du cinéma sud-coréen et son style tout à fait particulier et attrayant. La présence de Burning dans...

le 19 mai 2018

43 j'aime

5