Boule de Swift
Après avoir bouffé sa dose de vache enragée, Miyazaki connait avec Nausicaä un succès retentissant tant en version papier que dans son adaptation au cinéma. A une époque qui privilégie télévision et...
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le 6 nov. 2012
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Après le succès du sublimissime Nausicaä de la Vallée du Vent, Hayao Miyazaki continuait sur la voie de l'excellence en nous offrant une savoureuse aventure fantastique : Le Château dans le Ciel.
Il subsiste d'ailleurs quelques points communs entre ces deux films : outre l'apparition de mignons renards-écureuils, la très bonne bande originale de Joe Hisaichi sublime encore le nouveau petit chef-d'oeuvre du réalisateur nippon, notamment lors du somptueux générique d'introduction voué à installer son contexte, son background.
Aussi, on retrouve les accents loufoques, voire burlesques, du Château de Cagliostro, avec des cascades improbables mais assumées fonctionnant très bien lors de la scène sur la voie ferrée suspendue, comme un humour totalement décalé, incarné par une famille de pirates des plus jubilatoires ! (ceci dit, et c'est un bémol non négligeable, les prouesses d'escalade de Pazu finissent toujours par me lasser tant elles ne me semblent pas réellement légitimées, le déshumanisant alors qu'il n'est au fond qu'un enfant comme les autres.)
Le plus fort donc, dans ce long-métrage, c'est bien Tantine et Pépère, un couple de vieux pirates à la progéniture bien garnie d'une demi-douzaine de fils tous pirates eux aussi, sauf qu'il n'y en a pas deux qui se ressemblent ! C'est que Tantine est une grande voyageuse... ;)
D'ailleurs, c'est la vieille dame de l'air qui commande d'une main de fer ses petits, qu'on découvrira un peu pervers puisque attirés par la très jeune et "joliiie" Sheeta, lors d'une scène de ménage(s) à mourir de rire ! Une autre séquence hilarante, de pugilat en plein village, valant elle aussi son pesant d'or.
Quant à nos jeunes héros, Sheeta et Pazu, ils s'avèrent tous deux très attachants, quoique beaucoup moins charismatiques que leurs aînés, mais leur complicité se révèle être particulièrement communicative.
Sur le plan technique, l'animation et le graphisme sont époustouflants pour l'époque - la création pour ce film du studio Ghibli donnant les moyens aux ambitions d'Hayao Miyazaki. On passera de la beauté poétique de pierres volantes au fond d'une mine à la virtuosité de scènes aériennes embarquées, en passant par le chaos semé par un robot singeant King-Kong.
Et que dire de Laputa ? (je ne sais pas si les hispaniques ont autant apprécié ! ^^)
Que dire d'autre que la magnificence de son univers symbolise à lui seul la poétique de tout un imaginaire ?
Bon, c'est vrai que pour être tout à fait sincère, une petite baisse de rythme me semble rallonger la mise en place de l'intrigue après la scène de la voie ferrée. Mais une fois que les pirates embarquent Pazu, c'est parti pour de bon !
Quant aux dernières minutes d'un superbe dénouement, on a le sourire qui reste scotché aux lèvres, et on se dit qu'assister à quelque chose d'aussi grandiose, c'est une chance inestimable... Et puis on se laisse bercer par le très joli générique final, des étoiles plein les yeux.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films d'animation (dessins, 3D, etc.), Les meilleurs films d'aventure, Les meilleurs films d'Hayao Miyazaki, Les films que j'aime le plus regarder avec mes enfants. Et même si je n'en ai pas... et Les meilleurs films des années 1980
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le 18 août 2015
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