Ordinary decent criminal.
Seconde incursion cinématographique tirée de la série animée "Rupan Sansei" ("Edgar de la cambriole" chez nous), elle-même inspirée par le célèbre personnage d'Arsène Lupin, "Le château de Cagliostro" permet à Hayao Miyazaki de diriger pour la première fois un long-métrage.
Chaque oeuvre de Miyazaki trouvant son double dans la filmographie foisonnante de l'auteur, "Le château de Cagliostro" peut être vu comme le grand frère de "Laputa", avec sa fascination évidente pour l'aviation et l'art européen, ses courses-poursuites endiablées, ses méchants patibulaires poursuivant une jeune fille détenant un artefact aux pouvoirs inimaginables... Mais par ses thématiques et son sens aigu du montage (le générique n'est jamais inutile chez Miyazaki), "Le château de Cagliostro" annonce carrément l'oeuvre entière d'un cinéaste faisant entièrement sienne une simple commande.
Si l'on pourra regretter quelques longueurs, "Le château de Cagliostro" est un divertissement familial de haute volée, mené à un train d'enfer et mélangeant avec talent action, humour et aventure, porté par une animation incroyablement fluide pour l'époque et par des personnages attachants (Lupin III a forcément inspiré le Spike Spiegel de Watanabe), s'achevant sur un climax palpitant dont Disney se souviendra pour celui du génial "Basil, détective privé".