Dans une auberge parisienne du XVIIIe siècle, Denis de Beaulieu, un aristocrate porté sur les beuveries et les filles faciles, est provoqué par un quidam alors qu’il s’adonne à ses deux activités favorites. La bagarre dégénère et le jeune homme finit par abattre son rival… Pourchassé, il est contraint de se réfugier dans un mystérieux et ténébreux château dont la porte s’ouvre sans problème de l’extérieur mais n’a pas de poignée à l’intérieur. Denis se retrouve ainsi l’hôte prisonnier du maître des lieux, le Sire de Maletroit, qui entend le forcer à épouser sa nièce Blanche. Car le malfaisant personnage cache un sinistre secret...
Si elle ne constitue certainement pas le "chef de d'oeuvre de la terreur" promis par une affiche américaine du film, cette adaptation d’un conte gothique de Robert Louis Stevenson se laisse regarder avec plaisir grâce son acteur vedette, l’immense Charles Laughton, qui se (et nous) régale dans la peau d'un châtelain sadique et libidineux, tandis que Boris Karloff se contente d’un rôle secondaire (pour une fois celui d’un personnage positif). Le ton est plus proche du film d’aventures historiques que de l’horreur et l’on a un peu de peine à croire à cette histoire de vengeance tarabiscotée, tout comme au brusque revirement moral du jeune aristocrate déchu interprété par le très inconsistant Richard Stapley. Mais les décors sont soignés, les scènes d’action bien menées et la dernière demi-heure, où les trois victimes du sinistre Sire sont menacés d’être broyés dans une cellule aux murs amovibles, ne manque pas de suspense.