Le postulat de départ semblait pourtant enchanteur.
L'idée de filmer cet écosystème agglutiné autour d'un chêne centenaire et de prendre ce dernier comme l'endroit des naissances et des morts de tout les êtres peuplant une foret, n'aurait logiquement pu que sublimer la grâce et la force tranquille d'une nature que l'homme a tendance à oublier. Une nature aussi calme que brutale et aussi contemplative que bruyante.
Mais il n'en ai rien.
Un doute apparait avec cette caméra qui est "Trop": Trop présente, partout, tout le temps, trop parfaite, trop stable, puis les craintes se confirment en voyant des mares d'eau disparaitre sans que le plan n'accélère, puis des racines pousser en quelque secondes. Il est ici le problème.
Le film sacrifie le réel et bascule dans un registre fantastique à la limite de l'onirique, fantasmant le vivant allant jusqu'à l'enlaidir ou l'embellir (Car au fond l'un ou l'autre se valent) pour livrer en 80min un exercice de technique dans tout ce qu'elle a d'haïssable et de superflu.
Ni documentaire, ni totalement fiction, l'intérêt se perd au premier quart d'heure et laisse place à l'ennui voir à de la répulsion : Y'a t-il finalement moins captivant que l'irréel ?