Il est intéressant de constater qu'à une heure où le public des réseaux sociaux s'extasie devant le peu de mots prononcés par l'acteur principal, soi-disant pour laisser pleinement vivre l'action des scènes chirurgicalement chorégraphiées, peu relèvent l'aspect excessivement verbeux du film tentant encore et toujours depuis le second volet de la saga de rajouter une énième couche de scénario, complexifiant une nouvelle fois un univers de base brillant par son épure et son mystère.
À vouloir toujours surenchérir dans le spectaculaire, les trop longues scènes de bagarre tentent tant bien que mal de garder en intensité mais finissent forcément par lasser, basculant presque par instant dans un registre parodique : On pensera fortement à Wick qui dévalera l'escalier du Sacré-Cœur avec la ferveur d'un Tom tourné en bourrique par son Jerry ou à la séquence Hotline Miami pas forcément la bienvenue. Ajoutez-y une intrigue maladroitement bavarde, peinant à se renouveler et tombant une nouvelle fois dans la référence inutile et la création de personnages fonction, vous obtenez un problème de rythme réduisant à néant toute volonté divertissante.
Le film suffoque dans le surplus qu'il crée, à l'image du Hollywood actuel, obnubilé par la création de licences et franchises, qui essore jusqu'à la dernière goutte de rentabilité un beau film d'action se suffisant à lui-même.
La perte de vitesse croissante et l'emprisonnement des studios dans les barreaux qu'ils ont eux-mêmes forgés entraînera-t-il leur perte ?
Difficile à imaginer compte tenu de la puissance aliénante démesurée qu'ils déploient.