Tu m'en diras Titan...

Le premier Clash of the Titans, qu'on appelle communément "celui de Ray Harryhausen" tant Desmond Davis n'a pas laissé d'empreinte, était une sorte d'anachronisme. Un Chant du Cygne des méthodes d'effets spéciaux des temps jadis, que George Lucas venait d'expédier Ad Patrès avec ses Star Wars. Il en résultait un film malade qui semblait dater d'il y a dix ou quinze ans à peine sorti, mais grouillant de bonhommie et d'une poésie doucement rétro.

Voilà le fringuant remake qui souffre d'un mal encore plus incurable car du ratage visuel made in 2010 ne se dégage aucune poésie ; que de la merde en branche.
 Ce film, plus que n'importe quel autre aurait gagné à s'intituler : "Pas un choix pour rattraper l'autre"

Jamais de ma vie n'avais-je vu autant de mauvaises idées à la minute, pas même dans Ghost Rider, qui pourtant était parti sur les chapeaux de roues !
Vraiment... Du jamais vu...


Le QG du mont Olympe qui ressemble à un loft clinquant avec une moquette débile - CHECK

Zeus qui doute - CHECK

Le héros qui accepte en un clin d'œil TOUS LES ACCESSOIRES qu'il a passé le reste du film à refuser avec véhémence - CHECK
Un scorpion qui en devient deux pour aucune raison - CHECK ( j'ai vu la main se " changer en scorpion ", j'ai donc présumé que, sous terre, elle avait pris des forces et du volume. J'ai pas vu un seul instant le sang se changer en scorpion, et à ce compte là, il pourrait y avoir autant de scorpions que d'arachnides sur Klendathu en moins de deux minutes. )

Des seconds rôles qui disparaissent et réapparaissent au gré du vent, et à plusieurs reprises - CHECK
Raplh Fiennes qui (sur)joue mal - CHECK

Pour ce dernier, je croyais vraiment pas ça possible.

D'une manière générale, les présentations du film sont toutes foirées. Prenons la "scène de la flute" d'un ridicule consommé : Les soldats font une pause et l'un d'entre eux sort une flute. Genre une flute contralto qu'on a en 6e, hein... Et il se met à jouer horriblement. Mads Mikkelsen s'en empare, et la pête en deux sans effort. Alors le type sort une autre flute et se remet à jouer...
Incompréhensible du point de vue du sens, cette scène ne raconte rien de plus sur les personnages.

Faisons même un petit Flash-Back : Le joueur de flute prépare son sac pour aller en découdre avec les Dieux eux-mêmes...


" Alors, une masse d'arme, un filet, un trident, un arc, cinq-cent flèches, eeuh... ma côte de maille, mes sandales, j'ai tout ? Ah ! Ma flute. mmh... Prennons-en une deuxième on sait jamais ! "
WTF ??

Ajoutons à cela qu'aucune scène d'action n'est vraiment lisible et encore moins belle et/ou intéressante, que les "amis" du héros on s'en fout tellement que quand ils meurent on s'dit juste : " Ah. Y s'ra pas dans l'deux... "

Que l'énigmatique Io reste une énigme même après le générique de fin, que chaque foutue réplique a un parfum de guimauve, et que la 3D forcée en post-prod ne marche pas...

Sam Worthington, en fait, il a toujours le même rôle de sa vie : c'est un brave type un peu différent qui est manipulé par de hautes instances, mais finit par combatte aux côtés de ses ennemis-désignés !


Au moins, ce film viendra alimenter le Flop-10 de l'année. Et sans nul doute de la décennie.