Le chocolat... je sais que c'est mal, et pourtant, pas moyen de m'en empêcher, chaque fois qu'il passe à la télé, je le regarde. L'absence de télévision chez moi aurait pu constituer un remède suffisant, mais j'ai (hélas !/youpi !) découvert un streaming me proposant un tas de chaînes anglaises bien sympathiques, qui me permettent de voir entre autres, Doctor Who et Broadchurch en direct, mais aussi la chaîne Film4 qui passe un tas de films. Et le chocolat j'adore ça... je salive d'envie à chaque fois qu'apparaît le cacao sous toutes ses formes sur l'écran (et Johnny Depp, qui est au meilleur de sa forme, mais c'est une autre histoire), je peux en sentir les divines effluves, et je dois me faire violence pour ne pas craquer sur la tablette qui se cache dans mon placard.
En plus, oui, il y a plein d'acteurs que j'aime. Juliette Binoche, Alfred Molina, Judi Dench... et bien sûr Johnny Depp. Et les personnages qu'ils incarnent sont très attachants, même les personnages secondaires le sont. Ils ont tous un petit truc qui fait qu'on les aime bien, du vieux monsieur et son chien, amoureux d'une veuve éternelle, au Comte de Reynaud qui veut faire fermer boutique à Vianne mais pour mieux cacher sa frustration personnelle, en passant par Joséphine ou encore ce couple dont la passion est ranimée par le chocolat.
Et je ne sais pas pourquoi, mais j'aime bien l'histoire. Je me pose des questions, car ce film n'a finalement pas une très bonne moyenne (5,9), et même certains de mes éclaireurs l'ont vraiment (mais vraiment) très mal noté. Alors bon, je n'ai pas un goût exceptionnel ni absolu, et il est clair que ce n'est pas non plus le chef d'oeuvre ultime, mais je trouve que ça reste un très bon film, au-delà de ma passion déjà acquise pour le chocolat en tant que nourriture, gourmandise et anti-dépresseur.
J'ai vu (je compte...) deux films de Lasse Hallström, et franchement, ils étaient vraiment nuls à côté de celui-ci. Bon, j'avoue que je n'ai pas dû voir les meilleurs, genre Gilbert Grape ou L'oeuvre de Dieu la part du Diable. J'ai vu Safe Haven et Des Saumons dans le Désert, j'ai trouvé les deux complètement cons. Alors qu'on ne sombre pas trop dans la niais avec le Chocolat. Oui, tout est bien qui fini bien, le chocolat est la rédemption ultime, etc. Mais quand même, il y a des trucs intéressants.
Par exemple, je trouve ça très symbolique, ce clivage entre un christianisme rigide et l'héritage culturel de Vianne, païen, presque oublié, mais tellement plus chaleureux, et un autre clivage, entre tradition, respect de l'église et des conventions et nouveauté, musique rock'n'roll, le fait que Vianne soit mère célibataire, (les mères célibataires n'ont pas encore droit au livret de famille en 1959, il me semble), et -oh ! sacrilège- athéisme. Ce film est une invitation à la libération, et à l'épicurisme.
Mais quand même, il y a un (gros) point de déception. Je vous le dis tout de suite, c'est purement superficiel. La première fois que j'ai vu ce film, il y a des années, j'étais encore au lycée, hormones en folie, tout ça, j'avais vraiment été très déçue. Et chaque fois que je le revois, malgré la stabilité hormonale, j'ai toujours une petite pointe de regret... On l'attend, tout nous fait penser que ça va être l'apothéose : la scène plus que suggestive entre les parents de Vianne au début du film, l'érotisme sous-jacent du chocolat... et pourtant, quand arrive enfin la scène d'amour entre Roux et Vianne... rien.
Première pensée : quoi ! c'est tout ?! Et oui, c'est tout. J'imaginais déjà Johnny en train de verser du chocolat chaud dans le creux des reins de Juliette, le boire à même son dos et lui dire que c'et comme ça qu'il le préfère... Je vous ai déjà dit que j'avais une imagination absolument débordante ? Finalement, c'est bien le chocolat chaud qu'il préfère, mais pas à même la peau de son amante, quel dommage ! C'est pour ça que j'ai mis 7 et pas 8.
