The Circus est l’un de mes longs-métrages préféré de Chaplin. Ce film appartient à la période de la United Artist au cours de laquelle il a pu donner libre cours à son imagination débordantes. Les scènes s’enchaînent les unes après les autres engendrant des moments cinématographiques inoubliables : les scènes tournées dans la galerie des miroirs, la cage au lion, clairement inspirée d’une scène similaire de Max Linder dans Seven Years Bad Luck, la scène incroyable de funambulisme, la course poursuite avec le mulet, l’intervention des singes.
Le vagabond débarque dans un cirque pour échapper à la police qu’il s’est mise à dos bien malgré lui ! Il apparaît qu’il a un grand potentiel comique dont il n’a aucune conscience. Le patron du cirque, un homme autoritaire et violent, ne va pas tarder à tirer profit de ce don inconscient. Dans ce milieu, le vagabond assume tous les rôles : clown, accessoiriste, jongleur, funambule. Chaplin savait tout faire, il se montre ici époustouflant.
The Circus reflète l’amour de Charlie Chaplin pour ce milieu qu’il a connu tout petit. Il y a travaillé dans son adolescence. A la fin de sa vie, alors qu’il perdait ses souvenirs, il lui restait un repère, celui du cirque Knie. Il s’y est rendu chaque année jusqu’à sa mort. Il aimait rester à la fin des séances pour parler avec les clowns et les artistes.
Malheureusement, le film a été tourné dans des conditions effroyables pour Charlie Chaplin. Il était alors en plein divorce. Le tournage dû être interrompu plusieurs mois. Le film restera associé dans sa mémoire à ce souvenir traumatique et il n’en parlera pas dans son autobiographie. A cela se sont ajoutés des problèmes matériels : un mois de tournage perdu en raison de problème du laboratoire, et les décors réduits en cendre par un incendie. Malgré toutes ces difficultés, The Circus fait partie des plus belles réussites de Chaplin.