March à l'ombre ?
Karel Cernik (Fredric March) est patron de cirque, dans la Tchécoslovaquie communiste de 1952 (le film date de 1953). Une activité mal vue des autorités qui le surveillent et tentent de le...
Par
le 26 nov. 2016
10 j'aime
Etonnante parenthèse que ce film dans la carrière, coincé entre les temps forts Un tramway nommé désir, Viva Zapata et, après lui, Sur les quais et A l’est d’Eden : une petite escapade du côté de l’Europe de l’Est, ces fameux pays étrangers (ici, la Tchécoslovaquie de 1952) où tous les habitants on le bon goût, sous la férule hollywoodienne, de parler anglais.
Kazan aborde ici avec empathie la question de la migration politique, et il est évidemment difficile de ne pas faire de liens avec son embarrassante participation aux heures sombres de la liste noire à Hollywood.
L’intrigue reste néanmoins convenue et le film mineur, même si certaines idées parviennent à insuffler un peu d’énergie au récit. La figure centrale du directeur se voit ainsi à la croisée de nombreuses influences, la plupart adjuvantes : entre le concurrent, sa fille amourachées d’un expatrié américain, et sa femme qu’on croirait sortie d’un film noir, le méprisant et allant jusqu’à saluer le retour de sa virilité lorsqu’il la gifle, le programme est chargé. On peut néanmoins s’interroger sur la cohérence de l’ensemble, un peu trop romanesque, alors que le film s’interroge sur une actualité brûlante passée ici par le filtre de ressorts assez convenus.
C’est sur la thématique du cirque que le récit offre quelques passages intéressants, et qui auraient indéniablement dû être creusés. La rivalité complice avec l’autre directeur, allant jusqu’à mettre en scène leur conflit pour s’en sortir est un élément intéressant, tout comme cette parade finale saturée de tension, où se joue, sous les ors du spectacle, un cap décisif au-delà du rideau de fer.
Face aux trahisons, à la pression, le monde de l’illusion qu’est le cirque se trouve ainsi le vecteur de valeurs inaliénables. Une profession de foi pour Kazan qui, malgré l’infamie, poursuit une carrière dans laquelle le meilleur, heureusement, reste à venir.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Politique, Vu en 2018, Cycle Kazan, Les meilleurs films d'Elia Kazan et Les meilleurs films sur le cirque
Créée
le 4 juin 2019
Critique lue 216 fois
7 j'aime
D'autres avis sur Le Cirque en révolte
Karel Cernik (Fredric March) est patron de cirque, dans la Tchécoslovaquie communiste de 1952 (le film date de 1953). Une activité mal vue des autorités qui le surveillent et tentent de le...
Par
le 26 nov. 2016
10 j'aime
Etonnante parenthèse que ce film dans la carrière, coincé entre les temps forts Un tramway nommé désir, Viva Zapata et, après lui, Sur les quais et A l’est d’Eden : une petite escapade du côté de...
le 4 juin 2019
7 j'aime
Surement le moins connu des films d'Elia Kazan. Et pour cause... Tourné en pleine crise du MacCarthysme, dont on sait que Kazan a comparu devant la commission des affaires anti-américaines en...
le 14 janv. 2019
Du même critique
Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord...
le 6 déc. 2014
774 j'aime
107
Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...
le 14 août 2019
717 j'aime
55
La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...
le 30 mars 2014
618 j'aime
53