L'incompris
Sympathique ce petit film ; un peu surprenant aussi, je ne m'attendais pas à un tel traitement. On sent que c'est tiré d'un roman. Et on sent que le roman est riche. Je ne l'ai pas lu. Mais il y a...
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le 3 août 2017
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Sympathique ce petit film ; un peu surprenant aussi, je ne m'attendais pas à un tel traitement.
On sent que c'est tiré d'un roman. Et on sent que le roman est riche. Je ne l'ai pas lu. Mais il y a beaucoup de personnages qui semblent avoir une histoire. Malheureusement, dans ce film, c'est vite expédié. On sent que les auteurs n'ont pas le temps de traiter de tous ces cas. Et c'est bien dommage, car cela donne l'impression de mettre des personnages qui ne servent pas à grand chose. D'abandonner des personnages qui auraient pu donner lieu à de belles petites histoires.
N'empêche que pour ce qui est raconté c'est plutôt mignon. Au début, j'ai cru à un truc misérabiliste, chose qui me fait horreur. Heureusement, les auteurs parviennent à traiter de leurs sujets avec une certaine distance, ils ne jouent pas la carte du sentimentalisme. Certes, les personnages en bavent à peu près tous dans la vie, mais ils ne s’apitoient pas sur leur sort et les auteurs ne nous incitent pas à le faire non plus. Au contraire, ils donne des petits objectifs nourris de conflits résolvables ; en agissant ainsi, ils donnent l'impression qu'il y a une porte de sortie.
Justement je suis en train de lire "La lie de la Terre" de Koestler. Dedans, l'auteur énonce une conviction que je partage avec lui : les gens les plus malheureux finissent comme tout le monde par trouver une routine. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas malheureux constamment, ils trouvent de quoi se réjouir de temps à autres. Je ne crois pas au malheur pur. Ou alors ce sont ceux qui se suicident d'un réel désespoir, mais je pense qu'ils sont rares et que même les autres suicidés ont connu des moments de joie (je pense alors que le geste fatal est lié à une forme d'émotion vive, une impulsion sentimentale, idiote, de la même manière que certains piquent une colère de manière surprenante). Et ici aussi il est question de cela : ces gens ont des problèmes qui les dépassent, et bien tant pis, ça fait partie de leur monde, ils vivent avec et se focalisent seulement sur ce qui est faisable.
La mise en scène est plutôt élégante : quelques jolies lumières, des séquences un peu touchantes de par la sobriété de l'image et du son. Dommage que les cadrages ne soient pas plus esthétiques et que le découpage ne soit pas plus dynamique. En même temps, ça permet de maintenir cette distanciation, d'éviter le sentimentalisme abject et facile. Le casting est très bon. Alan Arkin n'est pas génial mais son jeu sobre empêche aussi de tomber dans un jeu d'émotion facile. C'est d'ailleurs le seul à ne pas jouer cette carte, et c'est tant mieux. Sondra Locke est touchante, Stacey Keach aussi, les blacks aussi.
Bref, j'ai passé un bon moment devant film, même si le scénario m'a semblé un peu foutraque dans le sens où les auteurs auraient pu réduire le nombre de personnages et d'intrigues afin d'approfondir une histoire.
Créée
le 3 août 2017
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