Le Collier perdu de la colombe, deuxième partie de la trilogie du désert de Nacer Khemir, encore une merveille.
On retrouve ce qui faisait la force et la beauté de la première partie, à savoir Les Baliseurs du désert, la sincérité et la poésie propre au film de Khemir, le fait que Khemir est un fin cinéaste, mais surtout un grand conteur et poète, c'est de là que provient la force de de ses récits et de ses images.
Il faut aussi dire que Khemir à un sens formidable de l'esthétique, il retranscrit parfaitement ce Xeme siècle. On peut même faire le parallèle avec la calligraphie arabe présente dans le film, c’est-à-dire ce travail minutieux pour faire ressortir la beauté au plus fort. Son désert ne ressemble en rien au désert du premier film, c'est là toute la subtilité. Ce qui me plait aussi, c'est cette façon de construire le récit, tout ça prend forme parfaitement dans le film, rien n'est superflu, c'est simple, quoi de plus beau qu'un jeune homme cherchant les 60 mots qui signifie amour en arabe ou le petit garçon qui attend inlassablement son père, simple, mais tellement efficace, un conte fait film dans sa pure forme.
Mais au-delà de ça, le film ne parle pas seulement du Xeme siècle, il nous parle aussi directement à nous, de la situation de la culture, de l'héritage laissé par ce Xeme siècle aux populations orientales et ce qu'il y a de plus troublant, c'est qu'il s'avère que Khemir à de plus en plus raison, malheureusement.