Partant d'un conflit père/fils, Le Combat des Maîtres va peu à peu se muer en oeuvre de vengeance, où le jeune fils n'aura plus qu'un but, venger l'honneur des siens en apprenant au côté d'un grand maître d'arts martiaux.
La particularité de Le Combat des Maîtres se trouve dans sa philosophie, qui va ici prendre le pas sur l'action, où les valeurs du Kung-Fu seront vraiment mises en avant. La Shaw Brothers décide donc de mettre en scène une figure légendaire de la Chine du sud, Wong Fei-hung, par le biais de Liu Chia-liang qui va proposer une mise en scène classique et réussie, à défaut d'être géniale, axant donc son récit sur la philosophie mais surtout les personnages.
Ici aucun n'est sacrifié mais ils sont sublimés, que ce soit dans leurs idéaux, leurs évolutions ou encore leurs façons de vivre et on apprend le combat, non pas pour le plaisir de se battre ou se venger, mais pour se défendre. Le scénario est aussi intéressant, abordant évidemment la vengeance mais aussi la rivalité entre les différentes écoles, avec un contexte plutôt intéressant malgré une relecture déjà vue du schéma avec l'humiliation puis le long apprentissage.
Malgré tout, Le Combat des Maîtres reste un film tout le long captivant avec quelques beaux morceaux de bravoures sans artifices inutiles à l'image du combat dans la forêt de bambous. Les séquences d'actions sont plutôt bien foutues, tout comme l'ensemble de la reconstitution permettant de proposer un cadre propice aux valeurs enseignées. Enfin, le casting se montre à la hauteur du film, et notamment un remarquable Gordon Liu.
Liu Chia-liang propose une lecture intéressante de la légende Wong Fei-hung, parfois trop classique elle n'en reste pourtant pas moins efficace, avec une philosophie intéressante qui, avec les personnages, prend le pas sur l'action.