Aussi banal soit ce film, cinématographiquement parlant, il parle de quelque chose qui était taboue à cette époque , les soldats cloitrés dans des asiles psychiatriques, et dont on évaluait si ils feignaient la folie afin d'éviter de retourner à la guerre. C'est le travail d'un neuropsychologue et de son assistant, respectivement joués par Gregory Peck et Tony Curtis, d'évaluer leur degré de folie, ou non.
En plus d'être assez pauvre au niveau de la technique, pourtant réalisé par David Miller qui avait réalisé l'admirable Seuls sont les indomptés, le film me parait être assez léger sur le traitement de ces patients, dont on se doute qu'une grande partie simule pour ne pas repartir à la guerre.
Il y a pourtant un de ces patients qui va retenir l'attention ; il s'agit d'un ancien caporal, incarné par le jeune Robert Duvall (dont ce fut le second film), qui est vraiment terrifié à l'idée de partir encore à la guerre, et qui s'enferme dans une sorte de névrose. Le personnage incarné par Gregory Peck va même exploiter le femme de celui-ci et d'user de ses charmes afin qu'elle le stimule, voire qu'elle couche avec lui pour le remettre en état si j'ose dire. Il est dommage que la partie consacrée à Robert Duvall soit si vite expédiée, car c'est vraiment le seul acteur qui semble un tant soit peu impliqué, à suer à grosses gouttes.
Tout le reste du film baigne entre comédie et drame, le suicide d'un caporal, mais je trouve que le sujet des soldats brisés est trop peu exploité. On est très loin par exemple de cet incroyable documentaire sur le sujet que fut Let there be light, réalisé en 1944 par John Huston et qui montrait comment les soldats vivaient dans la peur de retourner combattre.
Ce film-ci est malheureusement peu convaincant, on voit bien qu'il a subi comme une forme de ripolinage, peut-être la censure morale de l'époque...