Le Concert par Zéro Janvier
Le Concert est pour moi l'une des bonnes surprises cinématographiques de cette fin d'année. J'y suis allé grâce à une bande-annonce réussie et un commentaire élogieux sur Twitter ; j'en suis sorti très agréablement surpris. Je m'attendais à un film sympathique et touchant et j'ai été comblé.
L'histoire en quelques lignes :
A l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Mais après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Trente ans plus tard, il travaille toujours au Bolchoï mais... comme homme de ménage.
Un soir, alors qu'Andrei est resté très tard pour astiquer le bureau du maître des lieux, il tombe sur un fax adressé au directeur : il s'agit d'une invitation du Théâtre du Châtelet conviant l'orchestre du Bolchoï à venir jouer à Paris... Soudain, Andrei a une idée de folie : pourquoi ne pas réunir ses anciens copains musiciens, qui vivent aujourd'hui de petits boulots, et les emmener à Paris, en les faisant passer pour le Bolchoï ? L'occasion tant attendue de prendre enfin leur revanche ...
C'est à partir de cette idée de départ que se déroule un film à la fois drôle et émouvant. C'est cette dualité de ton qui m'a particulièrement surpris et plu tout au long du film. Pendant deux heures, que je n'ai d'ailleurs pas vu passer, on passe en effet de scènes hilarantes et des moments plus touchants, sans que cela paraisse artificiel.
Le film est très bien construit, magnifiquement écrit, et interprété par des comédiens talentueux : Aleksei Guskov dans le rôle du Maestro, le chef d'orchestre Andrei Filipov ; Mélanie Laurent dans celui de la jeune soliste Anne-Marie Jacquet ; Dimitry Nazarov en géant au grand coeur, meilleur ami d'Andrei ; Valeri Barinov, « manager » de l'orchestre et nostalgique de l'idéal communiste ; François Berléand, excellent et hilarant en directeur autoritaire du Théâtre du Châtelet ; Miou-Miou en agent et amie d'Anne-Marie Jacquet.
Je ne peux terminer ce billet sans parler du final, absolument magnifique. Le réalisateur Radu Mihaileanu réussit le tour de force de terminer son film par un quart d' heure de musique classique, seulement accompagnée par quelques paroles par-ci par-là, et à captiver et émouvoir le public. J'ai vu quelques spectateurs essuyer quelques larmes lorsque les lumières se sont rallumées à la fin de la séance ; j'étais de ceux-ci ...