Dans les errances du doute et les tourments intimes, psychanalyse d’un fasciste ordinaire. Un ultime regard vers la rédemption ?
Bertolucci intrique ici une réflexion politique et une cheminement intime .A travers cette tragique histoire du particulier Bertolucci peint (c’est vraiment le mot )une fresque engagée contre le fascisme à l’ère Mussolinienne. Ce film tiré d’un roman de Moravia peut être vu comme un film sur la culpabilité, le doute, et le traumatisme comme nous l’indiquent les flashes back. Et bien sûr sur la description d’un personnage hanté par son passé, de son l’adhésion au fascisme, qui permet au réalisateur de le condamner. A travers certains moments du film, B. dénonce l’hypocrisie des institutions fascistes, leur folie qu'elle soit sociale ou individuelle. C’est aussi un beau film complexe, déroutant parfois mais d’un esthétisme qui fait songer aux peintures surréalistes. Trintignant est parfait dans son personnage tourmenté par son passé, ses traumas et ses amours manquées, qui veut se conforter dans une forme de « faux self » (faux soi) aux idéaux du moment. De ce conformisme, cherchera-t-il à s’en sortir ? À trouver la rédemption ?